Etats-Unis

Des Israéliens implorent Trump de mettre fin à la guerre de Gaza, ayant perdu espoir en Netanyahou


Des familles d’otages et leurs soutiens craignent que l’assaut sur la ville de Gaza ne mette en danger les captifs.

Des milliers d’Israéliens se sont rassemblés samedi soir à Tel-Aviv, appelant le président américain Donald Trump à imposer la fin de la guerre à Gaza et à garantir la libération des otages, affirmant qu’il est le seul capable d’influer sur le Premier ministre Benyamin Netanyahou en la matière.

Les manifestants se sont réunis sur une place publique devant le quartier général de l’armée, brandissant des drapeaux israéliens et des pancartes avec les photos des otages. Sur certaines, on pouvait lire : « La poursuite de la guerre à Gaza nuit au prestige de Trump », ou encore « Président Trump, sauvez les otages maintenant ! »

Boaz, un habitant de Tel-Aviv âgé de 40 ans, a déclaré : « Nous croyons que Trump est le seul au monde à avoir une réelle influence sur Bibi, et qu’il peut le forcer à agir », en référence au Premier ministre.

Le mécontentement ne cesse de croître envers Netanyahou, accusé d’avoir ordonné à l’armée de prendre le contrôle d’un centre urbain majeur où les otages pourraient être détenus. Les familles redoutent que cette offensive ne compromette leur sécurité, une inquiétude partagée par des responsables militaires israéliens.

Orna Neutra, mère d’un soldat israélien tué le 7 octobre 2023, dont le corps est toujours retenu à Gaza, a accusé le gouvernement d’avoir abandonné ses citoyens. « Nous espérons sincèrement que les États-Unis pousseront les deux parties à conclure un accord global qui permettra de les ramener chez eux », a-t-elle affirmé, précisant que son fils possédait également la nationalité américaine.

Depuis plusieurs semaines, des manifestations hebdomadaires grandissantes secouent Tel-Aviv, réclamant un cessez-le-feu avec le Hamas afin d’obtenir la libération des captifs. Les organisateurs ont affirmé que celle de samedi avait réuni des dizaines de milliers de personnes. Une mobilisation importante s’est aussi tenue à Jérusalem.

Actuellement, 48 otages se trouvent encore à Gaza, dont 20 seraient en vie, selon des responsables israéliens. Le 7 octobre 2023, 251 personnes avaient été enlevées en Israël lors de l’attaque du Hamas. Des négociations indirectes ont depuis permis la libération d’une majorité d’entre eux.

Donald Trump, qui s’était engagé durant sa campagne présidentielle à mettre rapidement fin à la guerre, n’a pas encore atteint cet objectif huit mois après le début de son second mandat. Vendredi, il a déclaré que Washington menait des discussions « extrêmement approfondies » avec le Hamas.

Parallèlement, l’armée israélienne a intensifié ses frappes sur la périphérie de Gaza, où des centaines de milliers de Palestiniens risquent la famine selon un observatoire mondial. Si les autorités israéliennes reconnaissent une crise alimentaire, elles refusent d’employer le terme « famine ». Samedi, l’armée a exhorté les habitants de Gaza à quitter la ville pour se réfugier dans le sud de l’enclave.

Avant la guerre, Gaza comptait près d’un million d’habitants dans sa capitale. Aujourd’hui, des centaines de milliers de civils y demeurent, malgré les bombardements.

Vendredi, le Hamas a diffusé une vidéo montrant un otage israélien, Guy Gilboa Dalal (24 ans), déclarant qu’il était détenu à Gaza et craignait pour sa vie en raison de l’offensive militaire. Des organisations de défense des droits humains ont dénoncé ce type de vidéos, qualifiées d’inhumaines, tandis qu’Israël les considère comme une arme de guerre psychologique.

Dans la société israélienne, une partie de l’opinion publique rejette désormais la poursuite du conflit. Les sondages révèlent qu’une majorité de citoyens souhaite que le gouvernement négocie un cessez-le-feu durable avec le Hamas, assorti de la libération des otages.

« Cette guerre n’a aucun objectif, si ce n’est la violence et la mort », a affirmé Boaz. Adam, 48 ans, a ajouté : « Il est clair désormais que les soldats sont envoyés à la guerre pour rien ».

Le Hamas a proposé de libérer certains otages en échange d’une trêve temporaire, suivant des conditions proches de celles négociées en juillet dernier avant l’échec des pourparlers menés avec la médiation américaine et arabe. Le mouvement a répété qu’il était prêt à libérer tous les captifs si Israël acceptait de mettre fin à la guerre et de retirer ses troupes de Gaza.

Netanyahou, de son côté, n’acceptera qu’un accord portant sur la libération simultanée de tous les otages et la reddition du Hamas. Il estime que le contrôle de Gaza est essentiel pour vaincre le mouvement, responsable de l’attaque d’octobre 2023.

Malgré la perspective d’une perte de contrôle sur l’administration de Gaza après la guerre, le Hamas refuse catégoriquement de déposer les armes.

Dimanche matin, l’armée israélienne a annoncé l’interception d’une roquette tirée depuis Gaza, tandis qu’une autre est tombée dans une zone dégagée. C’est la première fois depuis des mois que la ville de Netivot, peuplée de 50 000 habitants et située à une dizaine de kilomètres de Gaza, est menacée par de tels tirs.

Samedi, l’armée a également rasé un immeuble dans la ville de Gaza, le deuxième en deux jours, tout en larguant des tracts sur les quartiers ouest pour inciter les civils à évacuer, selon des témoins et un correspondant de l’AFP.

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