Politique

Des écoles à la cyberguerre : Comment Kim Jong-un forme ses hackers ?


Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a mis en place un système avancé pour former les meilleurs pirates informatiques du monde, dès l’âge de cinq ans.

Selon un rapport du journal britannique The Sun, ces enfants talentueux sont sélectionnés dès l’école primaire puis transférés dans des écoles spécialisées à Pyongyang, où ils apprennent à cibler l’Occident avec des cyberattaques dévastatrices.

Ce système fait partie d’une stratégie globale visant à renforcer les capacités cybernétiques de la Corée du Nord et à générer des revenus financiers à travers ces attaques, notamment en raison des sanctions internationales imposées au pays.

Le programme commence par l’identification des élèves doués en sciences et en mathématiques dans les écoles primaires. Ces derniers sont ensuite orientés vers un système hiérarchique qui les mène vers des écoles spécialisées à Pyongyang.

Kim au milieu des écoliers

Ces écoles font partie des meilleures du pays et offrent un environnement éducatif unique axé sur le développement des compétences technologiques et en programmation. Les élèves poursuivent ensuite leurs études dans des universités techniques de haut niveau telles que l’Université Kim Il-sung ou l’Université de technologie Kim Chaek, où ils apprennent les technologies informatiques les plus avancées.

De l’isolement au monde virtuel : le parcours secret de formation

Après leur diplôme, ces hackers sont envoyés en Chine ou en Russie pour une période d’environ un an afin d’acquérir des compétences pratiques et techniques en piratage visant l’Occident. Cette étape est cruciale car elle leur permet un premier contact avec Internet, qui est en général inaccessible en Corée du Nord.

Les citoyens nord-coréens n’ont accès qu’à un intranet crypté appelé Kwangmyong, contenant uniquement des sites d’actualités contrôlés et remplis de propagande exaltant les réalisations du leader suprême. Cela fait partie des efforts du gouvernement pour limiter l’accès à l’information et détourner l’attention du monde extérieur.

Assurer la loyauté : privilèges et fierté

La fidélité de ces pirates est minutieusement renforcée pendant tout le processus de formation.

À la fin de leur formation, ils sont affectés à différentes unités de guerre au sein de l’unité de « cyberguerre ». Ces hackers bénéficient de privilèges tels que l’accès à des logements, des aides alimentaires, ainsi que des salaires généreux lors de leurs missions à l’étranger.

Cela s’inscrit dans une stratégie de fidélisation, où un niveau de vie élevé est garanti pour eux et leurs familles, renforçant ainsi leur loyauté envers le régime.

Le groupe Lazarus

Le groupe Lazarus est l’un des groupes de piratage les plus célèbres de Corée du Nord, accusé d’avoir volé 1,2 milliard de dollars lors de la plus grande attaque de l’histoire des cryptomonnaies.

Il est estimé que Lazarus n’est pas une seule unité, mais une constellation de groupes électroniques opérant de manière indépendante avec des objectifs communs.

Cette stratégie s’inscrit dans les efforts de la Corée du Nord pour renforcer ses capacités électroniques et générer des revenus via les cyberattaques, notamment en raison des sanctions internationales. Ces attaques contribueraient largement au financement des programmes nucléaires et de missiles balistiques du pays.

Une enquête internationale menée en 2022 a révélé que les cyberattaques représentent une source majeure de financement pour le programme d’armement nucléaire et de missiles balistiques de la Corée du Nord. Il est estimé que le pays a amassé plus de deux milliards de dollars grâce à ces opérations, ce qui a suscité de vives inquiétudes quant aux moyens de contrer ces menaces cybernétiques.

Alors que la Corée du Nord continue de développer ses capacités électroniques, il devient de plus en plus difficile pour l’Occident de contrer efficacement ces attaques, surtout avec l’émergence d’une nouvelle génération de pirates formés dès leur plus jeune âge.

Afficher plus

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page