Des députés conservateurs demandent à Khamenei de réviser la doctrine nucléaire
Les députés appellent à posséder une bombe atomique pour contrer les menaces d'Israël, qui a promis de riposter aux frappes iraniennes.
Les conservateurs à Téhéran ont élevé la voix en demandant à la République islamique de revoir sa doctrine nucléaire afin de se doter d’une bombe atomique pour contrer les menaces d’Israël, qui a promis de riposter aux frappes iraniennes.
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Le 1er octobre, l’Iran a lancé environ 200 missiles balistiques sur Israël, une attaque que Téhéran a qualifiée de vengeance pour la mort d’Ismaïl Haniyeh, chef du mouvement palestinien Hamas, dans un attentat à Téhéran imputé à Israël, ainsi que pour l’assassinat du secrétaire général du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, et d’un général iranien dans une frappe israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth.
À la suite de cette frappe iranienne, la deuxième en moins de six mois, le ministre israélien de la Défense, Yoav Galant, a menacé de lancer une attaque « mortelle, précise et surprenante » contre l’Iran.
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En avril, pour la première fois de son histoire, l’Iran a mené une attaque militaire directe contre Israël en réponse à un raid aérien qui avait détruit le consulat iranien à Damas, une frappe imputée à Israël.
Mercredi, plus de trente députés iraniens ont appelé à revoir la doctrine nucléaire de la République islamique, dans une lettre envoyée au Conseil suprême de sécurité nationale, selon des médias locaux.
Ces députés ont demandé au guide suprême, Ali Khamenei, de réviser sa fatwa interdisant « l’utilisation » des armes nucléaires.
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Le député Hassan Ali Khalghi Amiri a déclaré : « Ni les organisations internationales, ni les pays européens, ni les États-Unis ne peuvent contrôler le régime sioniste, qui commet des crimes à sa guise », tandis que son collègue Mohammad Reza Sabaghian a affirmé que « la possession par l’Iran de l’arme atomique est le moyen d’assurer une dissuasion nucléaire ».
Selon les médias locaux, un projet de loi visant à « étendre l’industrie nucléaire » a été présenté au parlement, sans plus de détails.
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Un débat similaire avait déjà éclaté au printemps, après la frappe iranienne inédite contre Israël, que des experts considèrent comme la seule puissance nucléaire du Moyen-Orient.
Kamal Kharrazi, conseiller de Khamenei, a déclaré que la République islamique « pourrait reconsidérer sa doctrine nucléaire si Israël osait menacer l’Iran avec une arme nucléaire ».
Après les récentes menaces israéliennes, le président américain Joe Biden a mis en garde son allié contre toute tentative de cibler les installations nucléaires iraniennes, affirmant qu’il refusait toute frappe sur ces sites.
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Téhéran a réaffirmé que toute attaque contre ses infrastructures provoquerait « une réponse encore plus forte ». Un général des Gardiens de la révolution a averti qu’une frappe sur des sites nucléaires ou des installations énergétiques serait une transgression du « fil rouge ».
Selon l’analyste politique iranien Maziar Khosravi, la lettre des députés est « plutôt un message fort destiné aux soutiens occidentaux d’Israël » pour « essayer de les influencer ».
Cependant, la décision de modifier la doctrine nucléaire reste entre les mains du guide suprême et non des députés, estime Khosravi, qui considère qu’un tel changement est peu probable à court terme.
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Mais Khosravi pense que « si Israël attaquait les installations nucléaires, l’Iran pourrait se retirer » du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires des Nations Unies. L’Iran a maintes fois affirmé qu’il ne souhaitait pas posséder une bombe atomique.
Le président iranien, Massoud Bazhkyan, a appelé en septembre, lors de l’Assemblée générale des Nations Unies, à « un monde sans armes nucléaires et un Moyen-Orient sans armes de destruction massive ».
Il a également affirmé dans une interview avec la chaîne américaine CNN que « l’Iran ne cherche pas à acquérir une bombe nucléaire ».
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Depuis son accession au pouvoir en juillet dernier, Bazhkyan tente de relancer l’accord nucléaire conclu en 2015, dans l’objectif de lever les sanctions américaines qui pèsent lourdement sur l’économie iranienne.
Cet accord devait encadrer les activités nucléaires de l’Iran en échange de la levée des sanctions internationales, mais il a échoué après le retrait unilatéral des États-Unis, décidé par l’ancien président républicain Donald Trump en 2018. Depuis l’échec de cet accord, le programme nucléaire iranien a fait des progrès significatifs.