Découvrez 10 faits étonnants sur Salvador Dalí
Salvador Dalí, un surréaliste banni par les siens
À son arrivée à Paris, en 1926, Dalí ravive la flamme du mouvement surréaliste. Il se lie notamment avec Duchamp, Magritte, Man Ray et Brassaï. Avec la styliste Elsa Schiaparelli, il décline dans la mode l’emploi décalé d’objets usuels : chapeau-chaussure, robe-homard… Mais l’éclat et les provocations du catalan irritent le poète André Breton, parrain du groupe. En 1934, Dalí se dit fasciné par Hitler (« un masochiste qui veut perdre la guerre »), et Breton en profite pour l’exclure du mouvement surréaliste.
Salvador Dalí, un artiste hanté par la mort
Dalí porte le même prénom que son frère, mort en bas âge. Il dira souvent que ses excentricités lui servent à dominer ce fantôme. Dans son enfance, la vue de charognes d’animaux le fascine et le dégoûte tout à la fois. Les chairs molles, les fourmis hanteront son travail. À 16 ans, il perd sa mère, premier soutien de son talent. L’angoisse de la mort ne le quitte plus et le pousse à vivre intensément. Le 23 janvier 1989, sa disparition révèle à ses proches une dernière surprise : il a tout légué à l’État espagnol.
Salvador Dalí, un sacré bosseur
Pendant ses séjours à Paris (à l’hôtel Meurice, suite 102-103) et New York (à l’hôtel Saint-Régis), Dalí est en mode mondain. Il reçoit et fait son show. Mais quand l’été le ramène à son atelier de Port Lligat, en Espagne, il se lève à l’aube et travaille jusqu’à la nuit. En réclusion totale, il passe des mois sur une toile, produit des dizaines de lithographies, pratique le dessin deux heures par jour sur papier Ingres. Le calme du lieu lui permet cette concentration, et les rochers fantasmagoriques de la côte l’inspirent sans cesse.
Un film avec Disney
Fin 1945, pendant son exil aux USA, Dalí dîne avec Walt Disney et ils conçoivent ensemble le court-métrage Destino. Laissé en plan par manque de budget, le film sera repris et achevé en 2003 par Dominique Monféry, d’après les croquis de Dalí. Ce récit de six minutes évoque le poids du temps (incarné par le dieu Chronos), pour deux personnages qui attendent que leur destin se réalise. On y retrouve des motifs chers au maître : montre molle, fourmis, béquilles…
Salvador Dalí, un homme féru de sciences
Dalí déplore que ses confrères ne s’intéressent pas aux progrès scientifiques de leur temps, à l’inverse d’un génie comme Da Vinci. Fidèle lecteur du magazine Science et Vie, il se régale des découvertes de l’ère atomique, sur l’antimatière, les protons… « La matière n’est que de l’énergie. Tout ce qu’on croyait matériel est en train de se spiritualiser. » Ses fameuses montres molles, apparues en 1931 sur la toile Persistance de la mémoire, représentent la nature flexible du temps démontrée par Einstein.
Salvador Dalí, à la fois radin et généreux
Quand Dalí doit s’exiler aux USA (entre 1940 et 1948), Picasso lui avance 500 dollars pour le trajet en paquebot. Malgré son succès, Dalí mettra la plus mauvaise volonté à rembourser son ami – ce qui contribue à troubler leur relation. Pingre au quotidien, incapable de charité, Avida Dollars (un anagramme de son nom, trouvé par André Breton) se disait toutefois généreux par les idées et les visions qu’il répand.
Salvador Dalí, fétichiste
Dalí transporte avec lui ses derniers croquis et projets, dans une petite valise retenue à son poignet par une ficelle. Dans une poche, il garde un morceau de bois flotté – une superstition qu’il dit typiquement espagnole. Les cannes, les béquilles, les fourmis, les œufs, les choux-fleurs et les cornes de rhinocéros font aussi partie de sa symbolique personnelle. Ses moustaches ? Des antennes aussi importantes que celles des insectes ! Enfin, à table comme dans sa peinture, il aime le mou, le « super-gélatineux » des ortolans et surtout des oursins (leur digestion lui semble favoriser des rêves spécialement inspirants).
Amoureux fou de Gala
En 1929, Dalí tombe fou amoureux de la jeune épouse russe de Paul Eluard. Pour la séduire, il les invite chez lui à Port Lligat, à une centaine de kilomètres au sud de Perpignan. Il apparaît enduit de fromage, d’excréments, et du sang d’une coupure. Impressionnée par son audace, Gala sera dès lors son unique modèle féminin et règnera sur sa vie. « Avec elle, les éléments épars de ma vie devenaient une architecture. Elle m’a structuré d’une façon claire. » Marié civilement en 1932, le couple attendra la mort d’Eluard pour accomplir sa vraie cérémonie en 1958, au sanctuaire des Angels proche de Gérona.
Salvador Dalí, fan de Jérôme Bosch
En peinture, l’artiste exècre Manet, Mondrian, Turner, Pollock, les dessins d’enfants… Il ne voit dans l’art abstrait qu’une chose à peine décorative, mais, par-dessus tout, il déteste Cézanne : « Le plus mauvais peintre du monde », éructe-t-il à la télévision française. En revanche, il adore Meissonier, Velázquez, Vermeer et Jérôme Bosch, dont Le Jardin des délices le marque.
Salvador Dalí a tourné des pubs
« Tous les grands personnages ont un côté ridicule », dit Dalí. Avec jubilation, il profite de la télévision pour se mettre en scène, intriguer, provoquer, dans l’esprit d’un « happening » permanent. Il apparaît dans des pubs pour les chocolats Lanvin, les voitures Nissan, les compagnies aériennes Braniff et Iberia… Il dessine le logo de la célèbre sucette Chupa Chups en 1969 (qui sera revu en 1988) ! Quand l’animateur de télévision Jacques Chancel lui demande si cette publicité n’a pas barbouillé son œuvre, il répond que c’est lui qui a barbouillé la publicité.