Dbeibah n’est pas loin de faire l’objet de poursuites pour extradition d’Abou Oujaila
La Chambre des représentants a demandé aux tribunaux de poursuivre les personnes impliquées dans la réouverture du dossier de l’incident de Lockerbie et l’extradition du citoyen libyen Abou Oujaila Massoud vers les États-Unis, ce qui semble être une référence au gouvernement d’unité nationale dirigé par Abdel Hamid Dbeibah, qui a reconnu que son gouvernement était derrière cette extradition.
Cet appel ne peut être dissocié du conflit entre la Chambre des représentants, présidée par Aguiila Salah, et Dbeibah, sur les dossiers politiques, dont les plus importants sont la conformité avec le Conseil suprême de l’État sur la base constitutionnelle et l’organisation d’élections.
Le Parlement a appelé le système judiciaire libyen à charger une équipe juridique de défendre Massoud, qui encourt des sanctions à Washington pour avoir participé, il y a 34 ans, à l’attentat contre l’avion de ligne américain.
Lors de la réunion des deux Parlements consacrée à l’examen des faits nouveaux concernant l’extradition d’Abou Oujaila vers les États-Unis, le Parlement a expliqué que « quatre points avaient été retenus, dont la sélection d’une commission parlementaire composée de la Commission des affaires étrangères, de la Commission législative et de la Commission de la justice pour suivre l’incident ».
Il a en outre, selon une déclaration, appelé à « s’adresser au pouvoir judiciaire pour charger une équipe juridique de défendre Massoud et de suivre l’affaire, ainsi qu’au Procureur général pour informer le Conseil de l’affaire de son extradition ».
Le Parlement a également décidé de « bloquer et d’empêcher l’extradition future d’un Libyen par qui que ce soit ».
Dbeibah a justifié l’arrestation de Massoud et sa remise à la partie américaine, malgré la colère populaire, déclarant dans un discours télévisé le mois dernier qu’« Abu Oujaila Massoud a été mentionné dans les enquêtes il y a deux ans, avant l’arrivée de mon gouvernement, et un mandat d’arrêt a été émis contre lui par Interpol. »
Dbeibah a attaqué les opposants à l’extradition de la Libye en déclarant que « la Libye a mis des années à attendre pour être impliquée dans des opérations terroristes afin que nous appartenions, aux yeux du monde, à un État terroriste, certains défendant un terroriste accusé d’avoir tué 270 innocents ».
À l’issue de cette intervention, la Chambre des représentants de la Libye a publié un document demandant l’ouverture d’une procédure pénale contre les personnes impliquées dans l’ « enlèvement » de citoyens Abou Oujaila, y compris Dbeibah. Le Parlement semble vouloir engager une action pendant cette période dans le cadre du conflit politique en cours sur la base constitutionnelle et les élections.
Le Parlement et d’autres forces politiques ont accusé Dbeibah de négliger la souveraineté nationale pour gagner le soutien des États-Unis pour rester au pouvoir, ce que le gouvernement d’unité nationale rejette.
Les observateurs estiment que les répercussions du dossier d’Abou Oujaila compliqueront davantage la situation politique en Libye, malgré les efforts déployés par l’envoyé général Abdoulaye Bathily pour rapprocher les points de vue des différentes forces libyennes.
À ce jour, une personne a été reconnue coupable de l’attentat à la bombe perpétré le 21 décembre 1988 contre le vol 103 de la Pan American, l’attentat terroriste le plus meurtrier jamais commis sur le territoire britannique.
L’avion qui se rendait à New York a explosé 38 minutes après avoir décollé de Londres, entraînant la chute de son infrastructure dans la ville de Lockerbie, tandis que les débris se dispersaient sur une grande surface.
L’attentat a fait 259 morts, dont 190 Américains, à bord du vol, et 11 au sol.
L’ancien officier du renseignement libyen Abdelbaset Al Megrahi a passé sept ans dans une prison écossaise après avoir été reconnu coupable de cette affaire en 2001, et il est mort en Libye en 2012. Il plaidera l’innocence.