Dbeibah fait appel aux Frères musulmans, Haftar évoque l’instant décisif… La Libye sur un volcan

Alors que les protestations s’intensifient dans l’ouest libyen et que des mouvements militaires sont évoqués à l’est, le chef du gouvernement d’unité nationale sortant, Abdelhamid Dbeibah, continue de renforcer ses alliances avec le courant islamiste, dans une tentative manifeste de préserver son pouvoir.
-
Le Mufti des Frères musulmans et Dbeibah… Une alliance qui pousse la Libye vers des scénarios catastrophiques
-
Comment les Frères musulmans ont-ils exploité les événements de février pour s’emparer du pouvoir en Libye ? Un rapport répond
-
Al-Qaïda au Yémen menace la France et la Suède… Quelles sont les capacités de l’organisation ?
Dans une décision hautement controversée, Dbeibah a nommé l’ancien chef du gouvernement, Omar Al-Hassi, comme conseiller spécial. Ce dernier est l’une des figures de proue du « Groupe islamique combattant libyen » — branche locale d’Al-Qaïda fondée en 1990 —, impliqué dans plusieurs opérations terroristes. Al-Hassi est également connu pour son soutien au « Conseil de la Choura des révolutionnaires de Benghazi », une organisation classée terroriste, qu’il a appuyée dans sa guerre contre l’Armée nationale libyenne.
Selon des analystes cités par le journal Al-Arab (Londres), cette nomination s’inscrit dans une stratégie de Dbeibah visant à exploiter les clivages tribaux, régionaux et politiques. En s’appuyant sur l’islam politique radical, comme les Frères musulmans, il espère reprendre la main sur une rue en révolte et attiser l’animosité envers les institutions de l’Est libyen. Des sources indiquent que Dbeibah est en contact avec des dirigeants de ce courant, et aurait récemment proposé à Abdelhakim Belhaj, ex-dirigeant du groupe islamique combattant, de revenir à Tripoli.
-
Les Frères musulmans de Libye incitent à porter les armes contre les solutions pacifiques
-
Al-Qaida au Yémen publie une liste de ses prochaines cibles issues du Conseil de transition du Sud
-
Les Frères musulmans de Libye enregistrent un nouvel échec… Un analyste politique diagnostique les crises internes et externes du mouvement
De son côté, le président de la Haute instance religieuse de Tripoli, le mufti des Frères musulmans Sadeq Al-Ghariani — démis par le Parlement depuis novembre 2014 —, estime que le gouvernement Dbeibah est « le moins nocif des entités politiques en Libye », appelant implicitement à son soutien en cette période de crise.
Al-Ghariani est réputé pour ses appels à faire pression sur la Force spéciale de dissuasion (relevant du Conseil présidentiel, spécialisée dans la lutte contre le terrorisme et le crime organisé) afin de libérer des membres de groupes liés à Al-Qaïda et à Daech, dans l’objectif de les réutiliser comme combattants contre l’armée nationale.
-
Al-Ghariani : Au service des Frères musulmans en échange de soutien moral en Libye
-
Des appels en Libye pour empêcher un mandat d’arrêt tunisien contre un homme d’affaires affilié aux Frères musulmans
-
Les forces du Sud pénètrent les repaires d’Al-Qaïda dans les montagnes d’Abyan, au Yémen
En réaction, le maréchal Khalifa Haftar a réaffirmé lors d’un grand défilé militaire à Benghazi son engagement en faveur de l’unité et de la souveraineté du territoire libyen.
S’adressant à ses troupes, il a déclaré : « Vous êtes le bouclier et l’épée aux frontières pour défendre cette nation. Vos forces auront le dernier mot au moment décisif. »
Il a réitéré que l’objectif premier des forces armées reste la restauration de l’État libyen, le retour de son autorité, et la consolidation de la sécurité et de la stabilité. Il a conclu : « Nous sommes à l’écoute de la volonté du peuple libyen. »
-
Al-Siddiq Al-Kabir a-t-il abandonné les Frères musulmans ? De nouveaux alliances en Libye suscitent des questions
-
Leaders Libyens conviennent de former un gouvernement unifié… Les Frères Musulmans ont-ils abandonné Dbeibah ?
-
Les Frères musulmans en Libye misent sur le mufti terroriste Sadik Al-Ghariani
-
Haftar appelle à la formation d’un gouvernement unifié pour superviser les élections
-
El-Menfi et Haftar au Caire pour sortir de l’impasse politique
-
Libye: Haftar annonce une « dernière chance » pour tracer la voie et organiser des élections
-
Al-Qaïda se prépare à se réorganiser au Yémen et à relancer ses opérations