Politique

Daech réorganise ses rangs en Afrique du Nord grâce à des réseaux clandestins dispersés : comment ?


Bien qu’il ait perdu la majorité des territoires qu’il contrôlait en Irak et en Syrie, le groupe Daech conserve une capacité remarquable à réorganiser ses rangs, en particulier en Afrique du Nord.

Les mouvements récents du groupe indiquent qu’il adopte désormais une stratégie différente de celle du passé, en se concentrant sur une activité clandestine menée par de petites cellules dispersées. Cette approche lui permet de tirer parti des contextes politiques et sécuritaires fragiles dans certains pays, sans nécessiter l’établissement d’un État ou d’une structure territoriale traditionnelle.

Cette évolution met en lumière la capacité du groupe à s’adapter aux pressions internationales et régionales, ce qui en fait une menace persistante et multidimensionnelle.

Selon un rapport publié par le site Al-Bawaba News, Daech a commencé à reconstruire ses réseaux en créant des cellules indépendantes réparties dans plusieurs pays d’Afrique du Nord. Ces cellules fonctionnent de manière quasi autonome par rapport à la direction centrale.

Des experts en sécurité estiment que le nombre de combattants dans la région pourrait atteindre environ 1 200, répartis en petits groupes capables, pour certains, de se déplacer et de mener des opérations sans se référer à la direction centrale. Cela complique grandement la tâche des services de sécurité, qui peinent à les localiser ou les neutraliser complètement.

Le rapport précise également que le groupe ne cherche plus à contrôler de vastes territoires comme auparavant, mais qu’il vise plutôt une influence souterraine, en agissant par le biais du chaos et des conflits locaux. Il exploite en outre la faiblesse

de l’État et la pauvreté afin de recruter et d’accroître sa présence dans la région.

Le rapport souligne également que Daech s’appuie sur des « réseaux de l’ombre » numériques pour mener ses campagnes médiatiques et ses opérations de recrutement. Il utilise des plateformes non surveillées, des sites anonymes et des technologies de chiffrement qui facilitent la dissimulation des sources de financement et des communications entre les cellules.

Cette nouvelle méthode confère au groupe une capacité accrue à se développer et à se reconstituer continuellement, malgré les pressions militaires et sécuritaires. Elle crée un défi permanent pour les pays de la région ainsi que pour la communauté internationale.

Parallèlement, des experts soulignent que la nature géographique et politique de l’Afrique du Nord offre à Daech un environnement propice à sa réorganisation. Les zones désertiques et les frontières entre la Libye, la Tunisie et l’Algérie constituent notamment des espaces permettant l’établissement de bases clandestines difficiles à détecter et à éliminer.

Les experts ajoutent que la coopération en matière de renseignement, tant au niveau régional qu’international, demeure le facteur le plus déterminant pour contenir la menace du groupe et démanteler ses réseaux avant qu’ils ne deviennent un danger majeur pour la sécurité et la stabilité de la région.

Afficher plus
Bouton retour en haut de la page