Crise suicidaire – Comment réagir et à qui s’adresser ?
Une crise suicidaire se caractérise par une crise psychique dont le risque principal est le suicide. La Haute Autorité de Santé la définit comme cela : « Cette crise constitue un moment d’échappement. Un état d’insuffisance de ses moyens de défense et de vulnérabilité place la personne en situation de souffrance et de rupture d’équilibre relationnel avec elle-même et son environnement. Cet état est réversible et temporaire. La crise suicidaire peut être représentée comme la trajectoire qui va du sentiment péjoratif d’être en situation d’échec à une impossibilité ressentie d’échapper à cette impasse. Elle s’accompagne d’idées suicidaires de plus en plus prégnantes et envahissantes jusqu’à l’éventuel passage à l’acte. La tentative de suicide ne représente qu’une des sorties possibles de la crise, mais lui confère sa gravité ».
Il s’agit donc d’un moment de la vie d’une personne où celle-ci se sent dans une impasse et confrontée à une telle souffrance que la mort apparaît progressivement comme le seul moyen de trouver une issue à cet état de crise. Cet état, caractérisé par des idées suicidaires de plus en plus envahissantes reste toutefois temporaire et réversible.
Il existe différents facteurs de risque qui peuvent être identifiés. Les premiers sont les troubles psychiatriques. Il peut s’agir d’une dépression, de traumatismes passés, d’impulsivité, d’antécédents personnels et familiaux de suicide… les facteurs peuvent s’additionner et ont une valeur d’alerte importante. Le second facteur à prendre en compte est les deuils, l’isolement social, le chômage, les difficultés financières… ceux-ci influencent la fragilité de la personne.
2. Quels sont les signes d’une crise suicidaire ?
Pour une personne « lambda », il est possible de repérer une crise suicidaire grâce à différentes manifestations.
Au début, la crise peut se manifester par une fatigue, de l’anxiété, une tristesse, des pleurs, des troubles du sommeil, un sentiment d’échec… Plus tard, la crise suicidaire peut s’exprimer par des comportements préoccupants : désespoir, souffrance physique, recherche d’armes à feu, cynisme, goût pour le morbide… Ces premiers signes ne sont pourtant ni spécifiques ni exceptionnels pris isolément. Cependant, le regroupement doit mettre la puce à l’oreille. L’association de ces différents signes marque une rupture par rapport au comportement classique de la personne. Cela doit alerter l’entourage et le conduire à suspecter l’existence d’une crise suicidaire.
3. Comment réagir face à une crise suicidaire ?
Si une personne de votre entourage manifeste une envie de suicide, il faut essayer d’établir avec elle un lien et une relation de confiance. L’approche de bienveillance, d’écoute, de dialogue et d’accompagnement de l’entourage est un élément essentiel pour l’engagement d’une prise en charge.
Face à une crise suicidaire, dont vous avez reconnu les signes précurseurs, il faut écouter la personne en restant soi-même. Inutile de se monter intrusif ou de discuter de l’immoralité du suicide. Mieux vaut montrer à la personne que l’on comprend sa détresse, offrez votre réconfort et montrer votre inquiétude. Si les propos de la personne sont vagues, précisez-les en parlant de suicide sans équivoque. Essayez d’évaluer le degré d’urgence : selon l’état de la personne, contactez les secours ou son médecin traitant.
Ne laissez jamais la personne seule. Il est pour cela possible d’organiser une veille avec les parents et les amis. Durant ce temps, essayez d’aider la personne à trouver des solutions, en évitant cependant de tout faire à sa place. Encouragez-la à trouver de l’aide ou une structure compétente.
Gardez surtout votre calme, donnant un sentiment de contrôle. Pensez toujours à respecter vos limites et à ne pas agir seul. Un intervenant qualifié peut vous fournir des informations et du soutien.
4. À qui peut-on s’adresser lors d’une crise suicidaire ?
Si vous, ou l’un de vos proches, êtes en détresse, il est possible de consulter et de réclamer aide et assistance. Face à une crise suicidaire imminente, il faut appeler le 15. Cela peut se faire si la personne a des idées envahissantes, a planifié son passage à l’acte ou a accès à des moyens permettant de réaliser son suicide.
Dans tous ces cas, une hospitalisation peut se révéler nécessaire.
Si la situation est moins urgente, il faut orienter la personne à consulter son médecin traitant dans les plus brefs délais. Le médecin peut juger de la gravité de l’état psychologique de la personne et ainsi l’orienter vers un spécialiste ou un psychologue.
Certaines structures proposent un soutien aux personnes confrontées à des idées de suicide. Cela peut se faire via une écoute téléphonique anonyme, une communication par mail, des entretiens familiaux ou de groupe, etc.