Politique

Crise entre le ministre de la Défense et le chef de l’armée au plus fort des tensions entre le Hezbollah et Israël

Vague d'exode du sud de Beyrouth par crainte d'une guerre entre Israël et le Hezbollah.


On s’attend à ce que le différend entre le ministre de la Défense par intérim du Liban, Maurice Slim, et le chef de l’armée, le général Joseph Aoun, se ravive en raison du refus de Slim d’approuver une promotion d’officiers bientôt diplômés, selon le site du journal libanais « Al-Akhbar ». Ce développement survient au plus fort des tensions entre le Hezbollah et Israël, alors que le spectre de la guerre plane sur le pays.

Selon la même source, le compromis tripartite entre le président du Parlement Nabih Berri, le chef de l’armée et le député Gebran Bassil, chef du Courant patriotique libre, concernant la crise de l’académie militaire et la proposition du ministre de la Défense d’ouvrir une deuxième promotion pour déterminer le sort de 118 élèves officiers ayant réussi la première promotion, n’a pas permis d’apaiser les tensions entre le commandement de l’armée et le ministère de la Défense.

L’impact de cette relation tendue s’étend également aux nominations, à la prolongation de certains officiers et aux besoins de l’armée, comme le carburant, en plus du problème de l’absence de décret confirmant le général Hassan Ouda dans son poste de chef d’état-major et le promouvant au grade de général.

Les désaccords entre le chef de l’armée et le ministre de la Défense devraient s’intensifier le mois prochain, lorsque le général de brigade Pierre Saab, membre du conseil militaire, prendra sa retraite. Slim insiste pour prolonger son mandat ainsi que celui du général de brigade Mohammad Mustafa de deux ans supplémentaires en vertu de la loi 317, qui a permis la prolongation des chefs des services de sécurité, dont Aoun.

Par ailleurs, les habitants du sud de Beyrouth, fief du Hezbollah libanais, commencent à quitter la région par crainte d’une guerre potentielle dans le contexte de l’escalade avec Israël, notamment après la récente frappe israélienne qui a fait 7 morts, dont le haut responsable du Hezbollah Fouad Shaker.

Le gouvernement libanais a annoncé la préparation d’un plan rigoureux en prévision d’une vague d’exode, tandis que le ministre de la Santé, Firas Abiad, a confirmé la disponibilité de fournitures médicales suffisantes pour quatre mois en cas de guerre.

Des sources du secteur de la santé ont indiqué que les hôpitaux libanais se préparent à une guerre avec Israël, ajoutant que les équipes médicales ont reçu des formations au cours des deux derniers jours en prévision d’une confrontation potentielle.

Le spectre de la guerre plane sur le Liban, qui souffre déjà de crises financières, économiques et sociales depuis 2019, en plus de la crise des réfugiés syriens.

Le sud de Beyrouth compte environ 600 000 habitants, mais des rapports indiquent que ce nombre a considérablement augmenté avec l’afflux de nombreux réfugiés syriens dans la région.

Le Liban affirme accueillir environ deux millions de Syriens, dont moins de 800 000 sont enregistrés auprès des Nations Unies, ce qui représente le plus grand nombre de réfugiés au monde par rapport à la population.

Jeudi, le Hezbollah a annoncé la mort du haut responsable Fouad Shaker dans le raid israélien de mardi, le deuxième assaut israélien sur le sud de Beyrouth depuis le 2 janvier 2024, lorsque Israël a assassiné le chef du Hamas Salah Al-Arouri.

Ces derniers jours, les attentes d’une escalade israélienne majeure ont augmenté, suite à la mort de 12 personnes samedi après la chute d’une roquette dans la ville druze de Majdal Shams sur le plateau du Golan, occupé par Israël depuis 1967.

Alors que Tel Aviv accuse le Hezbollah d’être derrière l’incident et menace de lui porter un « coup sévère », le parti nie toute responsabilité, malgré les échanges de tirs entre eux depuis le 8 octobre 2023.

Sur le terrain, l’armée israélienne a annoncé aujourd’hui vendredi « avoir repéré le lancement de plusieurs roquettes depuis le territoire libanais, la plupart étant tombées dans des zones ouvertes sans faire de blessés ».

Dans un autre communiqué, l’armée a indiqué que ses chasseurs avaient intercepté une roquette tirée du sud du Liban vers le nord du plateau du Golan occupé (nord), ajoutant que des équipes de pompiers travaillaient à éteindre un incendie provoqué par la chute de débris de la roquette, sans préciser l’endroit exact.

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