Politique

Course aux armements dans le Pacifique : l’Australie injecte des milliards pour moderniser son infrastructure navale


Dans un contexte qui illustre l’intensification de la course aux armements dans la région indopacifique, l’Australie a annoncé un vaste plan de dépenses militaires de plusieurs milliards de dollars destiné à moderniser son infrastructure navale et à renforcer sa capacité d’accueil et d’exploitation des futures sous-marins nucléaires.

Dimanche, le gouvernement australien a dévoilé un programme d’investissement de 12 milliards de dollars australiens (8 milliards de dollars américains) pour développer les installations navales de Perth, dans l’ouest du pays, afin de préparer l’arrivée de sa future flotte de sous-marins à propulsion nucléaire. Le ministre de la Défense, Richard Marles, a précisé que cet investissement, étalé sur dix ans, inclura l’équipement du centre de défense de Henderson avec des bassins de radoub hautement sécurisés pour l’entretien des sous-marins, ainsi que des infrastructures pour la construction de navires de débarquement et de frégates de type japonais Mogami.

Il a ajouté que le coût total du projet pourrait finalement atteindre 25 milliards de dollars australiens.

Accord AUKUS

Cette initiative, inscrite dans le cadre du pacte AUKUS conclu avec les États-Unis et le Royaume-Uni, révèle l’orientation stratégique de Canberra, qui entend redéfinir sa politique de défense face à la montée des défis régionaux, notamment l’expansion militaire chinoise et les tensions croissantes dans le Pacifique.

L’accord prévoit l’acquisition de trois sous-marins américains de classe Virginia sur une période de quinze ans, avec un projet ultérieur de construction de sous-marins nucléaires de fabrication nationale.

Cet investissement vise à combler les lacunes structurelles de la marine australienne, qui ne dispose pas actuellement d’installations adaptées pour l’entretien et l’exploitation de sous-marins nucléaires.

Le « Requin fantôme »

Parallèlement, le gouvernement australien a annoncé mercredi dernier le lancement d’un projet de défense majeur de 1,1 milliard de dollars américains pour développer une flotte de sous-marins d’attaque autonomes baptisés « Requin fantôme ».

Marles a confirmé que ces engins entreront progressivement en service dès janvier prochain. Ils seront destinés à des missions de renseignement, de surveillance et d’attaque directe, grâce à leur capacité de plonger jusqu’à 6 000 mètres et de rester en mer dix jours consécutifs sans équipage humain.

La société Anduril Australia a obtenu un contrat industriel majeur de 1,7 milliard de dollars australiens pour le développement et la maintenance de ces sous-marins autonomes, dans le cadre d’un partenariat de long terme avec le ministère de la Défense.

Une course aux armements affirmée

L’Australie cherche à plus que doubler sa flotte de navires de guerre, qui passerait de 11 à 26 unités au cours de la prochaine décennie, un objectif qui s’accompagne de contrats militaires d’une ampleur inédite.

Le mois dernier, Canberra a signé le plus important accord de défense de son histoire avec le Japon, portant sur l’achat de 11 frégates de classe Mogami pour un montant de 6 milliards de dollars.

Ces investissements croissants traduisent l’ampleur des inquiétudes sécuritaires auxquelles l’Australie est confrontée dans l’Indopacifique, à l’heure où l’influence militaire chinoise se renforce et où les tensions régionales s’exacerbent.

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