Consultations israélo-américaines avancées sur la mise en place d’un gouvernement palestinien indépendant à Gaza
Des sources israéliennes ont révélé l’existence de consultations avancées entre Israël et les États-Unis concernant la formation d’un gouvernement palestinien technocratique chargé d’administrer la bande de Gaza.
Parallèlement, des consultations intensives sont en cours en vue de l’organisation d’une conférence internationale destinée à mobiliser un soutien financier pour la reconstruction de la bande de Gaza. Cette conférence devrait se tenir le mois prochain en Égypte.
Ces développements interviennent avant le départ du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, pour les États-Unis à la fin de la semaine en cours, où il doit rencontrer le président américain Donald Trump en Floride le 29 décembre.
L’identité des membres du gouvernement
L’Autorité israélienne de radiodiffusion a indiqué qu’« Israël ne s’oppose pas à la formation d’un gouvernement composé de professionnels non politiques pour administrer la bande de Gaza après la guerre ».
Elle a ajouté que « les États-Unis et Israël discutent actuellement de l’identité des membres du futur gouvernement technocratique prévu pour Gaza, tandis qu’Israël exclut la participation de personnalités liées à l’Autorité palestinienne dans la nouvelle administration ».
De son côté, la chaîne Israel 24 a affirmé qu’« une liste de personnalités palestiniennes a été remise à Israël en vue de former un gouvernement technocratique chargé de gérer la bande de Gaza. Actuellement, des instances israéliennes, dont le Mossad et le Shin Bet, examinent cette liste ».
La chaîne a cité des sources israéliennes indiquant que, selon cette liste, « les personnes concernées ne sont ni affiliées à l’Autorité palestinienne ni au Hamas ».
Elle a ajouté que « les médiateurs espèrent qu’Israël achèvera l’examen de la liste et donnera son approbation, au moins partielle, avant la rencontre Trump-Netanyahou ».
Selon le plan du président américain, « Gaza sera gouvernée par un comité palestinien provisoire composé de technocrates non politiques, chargé de la gestion quotidienne des services publics et des affaires municipales dans la bande de Gaza ».
Le plan précise également que « ce comité sera composé de Palestiniens qualifiés et d’experts internationaux, sous la supervision d’une nouvelle autorité internationale de transition appelée “Conseil de la paix”, qui sera présidée par le président américain Donald Trump, aux côtés d’autres membres et chefs d’État qui seront annoncés ultérieurement ».
Donald Trump avait annoncé qu’il dévoilerait le Conseil de la paix le mois prochain, des estimations laissant entendre que l’annonce pourrait intervenir après sa rencontre avec Benyamin Netanyahou.
Conférence des donateurs pour la reconstruction
Par ailleurs, la chaîne d’information israélienne Channel 12 a indiqué que « l’administration Trump œuvre à l’organisation d’une conférence internationale visant à mobiliser des fonds pour la reconstruction de Gaza, laquelle pourrait se tenir dès le début du mois prochain, avec plusieurs lieux potentiels à l’étude, notamment Washington et Le Caire ».
Le plan de Trump stipule qu’« une stratégie de développement économique sera élaborée et présentée par le président Trump pour la reconstruction de la bande de Gaza et la stimulation de sa croissance, à travers la constitution d’une équipe d’experts ayant contribué à la construction de certaines des villes les plus prospères du Moyen-Orient ».
Le document ajoute que « plusieurs groupes internationaux de bonne volonté ont déjà soumis des propositions d’investissement étudiées et des idées de développement innovantes. Ces propositions seront examinées afin de définir un cadre approprié en matière de sécurité et de gouvernance, dans le but d’attirer et de faciliter les investissements, de créer des emplois et de redonner espoir en l’avenir de Gaza ».
Des estimations indiquent que le processus de reconstruction coûtera plusieurs dizaines de milliards de dollars.
Donald Trump avait précédemment déclaré lors de conférences de presse qu’il ne rencontrerait aucune difficulté à mobiliser les fonds nécessaires à la reconstruction.
Pressions pour l’arrêt des attaques
Dans le même temps, les pressions se poursuivent sur l’administration américaine afin qu’elle fasse pression sur Israël pour mettre fin à ses attaques à Gaza.
La chaîne Israel 24 a rapporté que « des responsables qataris, égyptiens et turcs ont déclaré à l’émissaire de Trump, Steve Witkoff, que les attaques israéliennes sur la bande de Gaza entravent la progression du plan concernant Gaza ». Les médiateurs demandent à Israël de réduire ses frappes aériennes sur le territoire.
Aujourd’hui, les membres de la Chambre des représentants américaine, Mark Pocan et Madeleine Dean, ont adressé une lettre au président Donald Trump, cosignée par 47 de leurs collègues, exprimant leur vive inquiétude face aux actions israéliennes à Gaza, qui menacent le cadre du cessez-le-feu. Ils ont notamment évoqué la poursuite des bombardements contre les civils, la destruction de biens et l’insuffisance de l’aide humanitaire.
Dans cette lettre, ils écrivent : « Compte tenu de la relation historique entre les États-Unis et Israël, il est essentiel que le gouvernement israélien rende des comptes pour ses actes. Nous exhortons vivement votre administration à exercer le maximum de pression diplomatique sur le gouvernement israélien, y compris en utilisant l’aide américaine, afin de garantir le plein respect des dispositions de l’accord et de mettre un terme aux actes de violence et de destruction persistants qui sapent ce fragile accord et menacent les perspectives d’une paix durable dans la région. »
Ils ont averti que « malheureusement, les violations quasi quotidiennes du cessez-le-feu risquent de replonger la région dans une guerre totale. Il est impératif que votre administration exerce la plus forte pression diplomatique possible sur le gouvernement israélien, y compris par le biais de l’aide américaine, afin de mettre fin aux attaques quasi quotidiennes contre les civils, y compris les enfants, à la destruction des biens civils et à l’insuffisance de l’aide humanitaire dont le besoin est de plus en plus pressant ».
