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Conférence internationale : Le monde condamne l’armée soudanaise – Pas de nourriture.. pas de médicaments.. seulement des balles !


À un moment charnière de la crise soudanaise, plus de 40 pays ainsi qu’un ensemble d’organisations internationales et régionales se sont réunis dans la capitale britannique lors de la conférence internationale sur la situation humanitaire et politique au Soudan. L’événement, organisé à l’initiative du ministère britannique des Affaires étrangères, a vu la participation notable des États-Unis, de la France, de l’Allemagne, du Canada, de l’Union européenne, de l’Union africaine, de l’IGAD, des Nations Unies, du Comité international de la Croix-Rouge et du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA).

Cette conférence intervient alors que le Soudan traverse l’une des pires catastrophes humanitaires de son histoire, dans un contexte de violences croissantes et d’effondrement des conditions de vie des civils pris en étau entre les feux du conflit militaire et des agendas politiques contradictoires.

Protection des civils : Une armée devenue ennemie de son peuple

Une session inaugurale entière a été consacrée aux violations graves commises contre les civils. Human Rights Watch et Amnesty International y ont présenté des rapports documentés avec photos et témoignages à l’appui, faisant état de bombardements délibérés de zones résidentielles, de frappes aériennes sur des camps de déplacés, ainsi que d’arrestations et de tortures dans les régions sous contrôle de l’armée soudanaise.

Dans son intervention, l’envoyé spécial de l’Union européenne pour la Corne de l’Afrique a déclaré :

Une guerre qui ravage le peuple soudanais : Économie effondrée et famine imminente

Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés a partagé des chiffres alarmants : plus de 11 millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays depuis le déclenchement de la guerre en avril 2023, et des centaines de milliers ont fui vers des pays voisins tels que le Tchad, le Soudan du Sud et l’Égypte. Médecins Sans Frontières a, de son côté, signalé la destruction ou la fermeture forcée de dizaines d’hôpitaux, tandis que les équipes médicales opèrent dans des conditions quasi impossibles.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a confirmé que le Soudan est au bord de la famine : plus de 18 millions de personnes ont un besoin urgent de nourriture, mais l’accès leur est constamment refusé en raison du blocus militaire imposé par l’armée sur de vastes régions du pays.

 

Aide humanitaire : Une armée qui prive les affamés de nourriture

Les organisations humanitaires présentes – au premier rang desquelles le CICR et Islamic Relief Worldwide – ont dénoncé les entraves à l’acheminement de l’aide vers les zones sinistrées. L’Allemagne, la France et les États-Unis ont directement accusé l’armée soudanaise de crimes de guerre, notamment :

  • L’interdiction du passage des convois humanitaires aux points de contrôle.
  • Le ciblage d’entrepôts médicaux et de centres de distribution alimentaire.
  • Les menaces et détentions de travailleurs humanitaires.

La représentante de l’OCHA a déclaré dans son allocution :

Blocage du processus politique : Une armée qui refuse la paix

Le blocage du processus politique a également été au cœur des discussions. La majorité des délégations ont souligné que l’armée soudanaise constitue l’obstacle principal à toute transition pacifique du pouvoir, en rejetant systématiquement les initiatives régionales et internationales et en s’accrochant à une domination totale sur l’avenir du pays.

Le représentant de l’Union africaine a affirmé que « le processus politique au Soudan ne réussira pas tant que ceux qui détiennent les armes refuseront de s’asseoir à la table du dialogue sincère ».

Appel à une action internationale : Ne pas mettre victime et bourreau sur un pied d’égalité

Dans leur déclaration finale, les États et organisations présents ont exigé :

  • Des sanctions immédiates contre les chefs militaires soudanais responsables des violations.
  • Le renvoi des crimes commis devant la Cour pénale internationale.
  • L’ouverture de couloirs humanitaires sûrs, sans besoin d’autorisation militaire.
  • La fin de tout soutien militaire, même indirect, à l’armée, et la mise en cause des parties qui alimentent le conflit.

Conclusion : Pas de justice sans responsabilité

La conférence internationale de Londres a envoyé un message clair : le monde regarde, et ne se taira plus.

La bataille ne concerne plus seulement le Soudan, mais les principes de justice et d’humanité face à une machine de guerre qui ne voit dans les civils que des chiffres à effacer.

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