Comment les groupes extrémistes cachent-ils leurs crimes derrière des citations de philosophes et des penseurs d’internet ?
Le politologue Samah Askar a révélé un phénomène controversé lié aux organisations « Daech » et « salafistes djihadistes ». Selon lui, les dirigeants de ces groupes utilisent fréquemment des citations et des maximes empruntées à Internet, notamment celles de penseurs tels que Voltaire ou Schopenhauer, pour se présenter comme des individus cultivés, tolérants et pacifiques, en décalage total avec leurs pratiques violentes sur les champs de bataille et dans les zones de conflit.
Dans une déclaration publiée sur la plateforme X, Askar a expliqué que ces citations sont exploitées de manière stratégique afin de donner de la crédibilité au discours extrémiste et d’induire en erreur l’opinion publique. En associant leur idéologie radicale à des références philosophiques ou humanistes, ces groupes cherchent à séduire les individus modérés, à adoucir leur image et à se donner une apparence intellectuelle trompeuse. Cette manipulation rhétorique leur permet de construire une forme de légitimité morale auprès de certaines franges de la société, notamment parmi les jeunes vulnérables et les internautes en quête de repères spirituels.
Le politologue souligne que cette pratique illustre un profond paradoxe : ces groupes prônent une violence sans limite, tout en se cachant derrière un vernis de sagesse et de spiritualité. Ce double discours traduit une hypocrisie religieuse manifeste, où le prêche, la morale et la piété deviennent des outils de propagande plutôt que des valeurs sincèrement vécues. Askar observe que, dans ces mouvances, la religion se
réduit à un ensemble de rituels et de symboles dépourvus de sens éthique, tandis que la dimension spirituelle et morale, essentielle à toute foi authentique, est complètement absente.
Cette dissonance entre le discours et la pratique rend la lutte contre l’extrémisme encore plus complexe. Elle exige des efforts conjoints, à la fois sécuritaires et intellectuels. Les mesures policières et judiciaires doivent s’accompagner d’un travail de fond sur le plan éducatif et culturel, afin d’aider les individus à distinguer les messages véritablement humanistes des manipulations idéologiques. Askar insiste sur la nécessité de renforcer les programmes d’éducation religieuse et civique, de soutenir les initiatives médiatiques qui dénoncent le discours trompeur des extrémistes et d’encourager un débat public éclairé sur la manipulation de la foi à des fins politiques ou violentes.
Enfin, il appelle à une coopération internationale accrue dans le domaine du renseignement, afin de suivre de près les méthodes numériques utilisées par ces groupes. La surveillance des plateformes en ligne et le partage d’informations entre États sont, selon lui, indispensables pour construire une réponse globale et durable face à un extrémisme transnational qui se réinvente sans cesse sous des formes de plus en plus subtiles.










