Moyen-Orient

Comment les Frères musulmans ont transformé la crise du gaz à Taëz en une entreprise de racket de plusieurs milliards ?


Des sources bien informées accusent le commandement militaire de Taëz, contrôlé par le parti Al-Islah – la branche politique des Frères musulmans au Yémen – d’être à l’origine de la grave crise du gaz domestique dans la ville, dans le but de lever des fonds illégalement et augmenter ses ressources financières à plus de 7 milliards de rials.

Selon une publication du journaliste Mahmoud Marzouk, relayée par le site Al-Muntasaf Net, ce qu’il appelle « l’armée nationale à Taëz », soumise de facto aux ordres d’Al-Islah, fait pression sur les autorités locales et le gouvernement pour légaliser la perception de sommes exorbitantes sur chaque bouteille de gaz, alors même que l’approvisionnement est intentionnellement perturbé.

Marzouk révèle que les pratiques de racket ont commencé en 2022, avec une taxe de 100 rials par bouteille, instaurée par un accord signé dans la maison d’un des vice-gouverneurs. En 2024, ce montant a été porté à 500 rials, imposé par la force, entraînant l’arrestation massive d’agents de la compagnie nationale du gaz.

D’autres taxes ont été ajoutées sous prétexte de soutenir les blessés de l’armée, à hauteur de 100 rials supplémentaires par bouteille, alors que des fuites d’informations évoquent un nouveau prélèvement imminent de 300 rials, en pleine obstruction organisée de la distribution de gaz vers les zones contrôlées par le gouvernement légitime dans le gouvernorat de Taëz.

Des observateurs affirment que ces pratiques s’inscrivent dans la continuité des politiques des Frères musulmans à Taëz, qui exploitent les dossiers humanitaires et de services publics pour les transformer en sources de financement illicites, au détriment des citoyens et de leurs droits fondamentaux à des services sûrs et accessibles.

La consommation annuelle de gaz à Taëz est estimée à environ 7 millions de bouteilles, ce qui signifie que les recettes générées par ces pratiques illégales pourraient s’élever à plusieurs milliards de rials chaque année, en l’absence de tout contrôle ou de mécanismes de reddition des comptes.

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