Santé

Comment l’autisme influence-t-il la manière de marcher ?


L’autisme, ou plus précisément les troubles du spectre autistique (TSA), est une condition neurodéveloppementale qui affecte divers aspects du fonctionnement cognitif, social et moteur. Si les particularités comportementales et sensorielles des personnes autistes sont bien connues, les manifestations motrices, comme la démarche, restent souvent sous-estimées. Pourtant, de plus en plus d’études scientifiques soulignent que l’autisme peut avoir un impact concret et mesurable sur la façon de marcher.

Altérations de la motricité globale
Les enfants et les adultes autistes présentent fréquemment des troubles de la motricité globale. Ces troubles peuvent inclure un mauvais équilibre, une posture atypique, une démarche rigide ou désynchronisée, ainsi qu’une coordination motrice déficiente. Ces difficultés ne sont pas universelles, mais elles sont suffisamment fréquentes pour être considérées comme des caractéristiques associées aux TSA.

Les caractéristiques spécifiques de la démarche chez les personnes autistes
Des recherches utilisant la capture de mouvement ont révélé plusieurs caractéristiques distinctives dans la démarche des personnes autistes. Par exemple, ils peuvent avoir un pas plus court, une cadence irrégulière, une faible flexion du genou et une rotation réduite du tronc. On observe également une stabilité posturale moins efficace, ce qui peut rendre leur marche moins fluide. Chez certains enfants, une démarche dite « sur la pointe des pieds » est fréquemment observée. Bien que ce comportement puisse être présent chez les enfants neurotypiques, sa persistance au-delà de l’enfance est plus courante chez les enfants autistes.

Facteurs neurologiques et sensoriels impliqués
Les troubles de la marche chez les personnes autistes sont attribués à des altérations du traitement sensoriel et à des dysfonctionnements au niveau du cervelet, une zone du cerveau impliquée dans la coordination motrice. De plus, une hypersensibilité sensorielle peut influencer la manière dont les pieds touchent le sol, provoquant parfois des réponses posturales inhabituelles. Le cerveau peut mal interpréter les signaux provenant des articulations et des muscles, affectant l’équilibre et la posture.

Conséquences sur la qualité de vie
Ces troubles de la marche peuvent limiter la participation à des activités physiques ou sociales, notamment chez les enfants d’âge scolaire. Une démarche inhabituelle peut aussi générer un sentiment de gêne ou renforcer l’isolement social. De plus, une coordination motrice déficiente peut entraîner un risque accru de chutes ou de blessures, affectant l’autonomie fonctionnelle au quotidien.

Interventions possibles
La kinésithérapie et l’ergothérapie peuvent jouer un rôle essentiel dans le soutien aux personnes autistes. Ces approches permettent d’améliorer la posture, la coordination et la fluidité de la marche. Certaines méthodes, comme l’entraînement moteur assisté par la réalité virtuelle, sont en cours d’expérimentation pour favoriser l’apprentissage moteur de manière plus interactive. Un diagnostic précoce des troubles moteurs, ainsi qu’un suivi adapté, peuvent nettement améliorer le développement global de l’enfant autiste.

Vers une meilleure reconnaissance des signes moteurs
Il est important que les professionnels de santé intègrent l’évaluation de la motricité dans le diagnostic et le suivi des TSA. En prenant en compte la manière de marcher comme indicateur possible de l’autisme ou de son intensité, on peut proposer un accompagnement plus global et individualisé. Comprendre l’influence du TSA sur la marche, c’est aussi mieux comprendre le corps dans son interaction avec l’environnement.

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