Classification sécuritaire et restrictions de voyage : les États-Unis redéfinissent leurs relations avec le monde

Les initiatives intensives de l’administration du président américain Donald Trump traduisent une tendance croissante à redessiner la carte politique mondiale. Cette approche vise à classifier les pays selon des critères sécuritaires et stratégiques, affaiblissant ainsi les alliances traditionnelles et renforçant de nouvelles divisions qui accentuent la polarisation géopolitique mondiale.
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Dans ce contexte, le département américain de l’Énergie a classé la Corée du Sud comme un « pays sensible », une décision qui reflète des préoccupations quant à la possibilité que Séoul développe des capacités nucléaires, notamment après l’instauration temporaire de la loi martiale par son président suspendu de ses fonctions.
Cette décision place la Corée du Sud sous surveillance particulière malgré son partenariat historique avec Washington.
Parallèlement, l’administration Trump envisage d’imposer de larges restrictions de voyage à des dizaines de pays, accentuant ainsi la division du monde en zones soumises à des politiques sélectives strictes.
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Ces mesures comprennent la classification d’environ 41 pays en trois catégories :
- La première regroupe ceux soumis à une suspension totale des visas, comme l’Iran, la Corée du Nord et la Syrie.
- La deuxième inclut ceux frappés d’une suspension partielle, tels que l’Érythrée et le Myanmar.
- La troisième rassemble les pays susceptibles de faire l’objet de restrictions futures s’ils ne corrigent pas leurs failles sécuritaires.
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Classification de la Corée du Sud : les raisons de la décision
Le département de l’Énergie des États-Unis a classé la Corée du Sud comme un « pays sensible », une décision qui coïncide avec une crise politique interne à Séoul et une recrudescence des discussions sur la possibilité pour le pays de se doter d’armes nucléaires.
Ce classement est intervenu peu après l’instauration temporaire de la loi martiale par le président sud-coréen actuellement suspendu, alimentant ainsi les inquiétudes quant à l’engagement de Washington envers la sécurité de Séoul.
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Selon le département américain de l’Énergie, la Corée du Sud a été ajoutée à cette liste en janvier dernier, dans les derniers jours de l’administration de l’ancien président Joe Biden, sans que les raisons précises de cette décision ne soient explicitement mentionnées.
Le communiqué ne fait pas état d’une éventuelle intention du président actuel, Donald Trump, d’annuler cette mesure. Toutefois, le département de l’Énergie a précisé que ce nouveau classement ne compromettrait pas la coopération entre les deux pays dans les domaines scientifique et technologique.
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D’après des rapports médiatiques, cette classification entrera en vigueur le 15 avril.
En réaction, le ministère des Affaires étrangères sud-coréen a déclaré prendre cette décision très au sérieux et a indiqué mener des consultations approfondies avec Washington à ce sujet.
Les raisons de la classification et ses implications
Le département américain de l’Énergie inclut certains pays dans sa liste des « pays sensibles » en fonction de critères liés à la sécurité nationale, à la non-prolifération des armes nucléaires et à la lutte contre le terrorisme.
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Un document publié en 2017 sur le site du département indique que cette liste comprend la Chine, Taïwan, Israël, la Russie, l’Iran et la Corée du Nord, ces deux derniers pays étant classés comme « États terroristes ».
La classification de la Corée du Sud intervient dans un contexte de débat persistant sur l’acquisition d’armes nucléaires par Séoul. Le président suspendu, Yoon Suk Yeol, ainsi que son ancien ministre de la Défense, Kim Young Hyun, avaient évoqué la possibilité que la Corée du Sud développe un arsenal nucléaire en raison de la menace posée par le programme nucléaire nord-coréen et des doutes quant à l’engagement américain en matière de défense de ses alliés.
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Toutefois, Yoon est revenu sur cette position après des négociations avec Biden, qui ont abouti à l’accord de 2023 garantissant une transparence accrue de Washington vis-à-vis de Séoul sur ses plans de dissuasion nucléaire dans la région. En contrepartie, la Corée du Sud s’est engagée à ne pas chercher à acquérir d’armes nucléaires et à respecter le Traité de non-prolifération nucléaire.
Doutes sur l’engagement des États-Unis
Malgré cet accord, certains milieux politiques en Corée du Sud continuent de douter de la fiabilité de l’engagement américain en matière de sécurité, notamment en raison des changements de politique d’une administration à l’autre.
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Récemment, le ministre sud-coréen des Affaires étrangères, Cho Tae-yul, a déclaré que l’option d’un programme nucléaire national « n’était pas totalement exclue », ce qui témoigne du débat persistant sur la question en Corée du Sud.
Bien que l’inscription de la Corée du Sud sur cette liste puisse être motivée par des considérations sécuritaires ou stratégiques, elle ne signifie pas nécessairement une détérioration des relations entre Séoul et Washington. Cependant, cette mesure risque d’inquiéter le gouvernement sud-coréen et de l’inciter à réévaluer sa politique de défense et ses relations avec les États-Unis.
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Nouvelles restrictions de voyage : un élargissement des interdictions
Dans un autre registre, l’administration Trump envisage d’imposer de nouvelles restrictions de voyage aux citoyens de plusieurs dizaines de pays, dans le cadre d’un élargissement potentiel de l’interdiction de voyage déjà en place.
Selon un document officiel obtenu par l’agence Reuters, l’interdiction proposée concernerait trois catégories de pays, allant d’une suspension totale des visas à une suspension partielle, ainsi qu’à des pays susceptibles de subir des restrictions à l’avenir s’ils ne remédient pas à leurs lacunes sécuritaires.
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Un responsable américain, ayant requis l’anonymat, a déclaré que la liste était encore à l’étude et qu’elle ferait l’objet d’un examen final par l’administration, incluant le secrétaire d’État Marco Rubio.
Détails du bannissement potentiel
Suspension totale des visas :
- Afghanistan
- Cuba
- Iran
- Libye
- Corée du Nord
- Somalie
- Soudan
- Syrie
- Venezuela
- Yémen
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Suspension partielle des visas (incluant les visas touristiques, d’études et certaines autres catégories) :
- Érythrée
- Haïti
- Laos
- Myanmar
- Soudan du Sud
Pays susceptibles de faire l’objet d’une suspension partielle des visas s’ils ne corrigent pas leurs lacunes en matière de sécurité :
- Angola
- Antigua-et-Barbuda
- Biélorussie
- Bénin
- Bhoutan
- Burkina Faso
- Cap-Vert
- Cambodge
- Cameroun
- Tchad
- République démocratique du Congo
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- Dominique
- Guinée équatoriale
- Gambie
- Liberia
- Malawi
- Mauritanie
- Pakistan
- République du Congo
- Saint-Christophe-et-Niévès
- Sainte-Lucie
- Sao Tomé-et-Principe
- Sierra Leone
- Timor oriental
- Turkménistan
- Vanuatu
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Conséquences
D’après Reuters, la politique de Donald Trump concernant la Corée du Sud et la question des restrictions de voyage reflète une approche plus conservatrice dans la gestion des dossiers internationaux sensibles, en particulier ceux liés à la sécurité nationale et à l’immigration. Cette posture intervient dans un contexte de tensions mondiales croissantes, marquées par des menaces sécuritaires et des conflits politiques et diplomatiques.
Bien que le classement de la Corée du Sud en tant que « pays sensible » n’implique pas directement une détérioration des relations avec Washington, il pourrait susciter des inquiétudes à Séoul quant à l’engagement des États-Unis envers la protection de leurs alliés.
Par ailleurs, l’élargissement du champ d’application des restrictions de voyage pourrait avoir des répercussions diplomatiques plus larges. L’administration Trump risque d’être confrontée à des critiques de la part des pays concernés ainsi que d’organisations de défense des droits de l’homme et de la communauté internationale.