Moyen-Orient

Chiffres alarmants et promesses de poursuites : Dhamar au Yémen sous la guillotine du terrorisme houthi


À environ 100 kilomètres au sud de Sanaa, se dresse la ville yéménite de Dhamar, jadis carrefour vital pour les caravanes et les voyageurs, désormais transformée en un lieu de terreur et de répression.

Sous le contrôle des Houthis depuis plus de onze ans, Dhamar, la ville natale du célèbre poète Abdullah Al-Bardouni, est devenue un espace d’oppression et de violations systématiques des droits humains, totalisant plus de 24 827 infractions documentées, selon un rapport récent du Réseau yéménite pour les droits et les libertés.

Le rapport, couvrant la période du 1er janvier 2015 au 10 novembre 2025, révèle seize types de crimes commis par les milices, incluant des exécutions extrajudiciaires, des enlèvements, des disparitions forcées, des actes de torture, et des destructions massives.

Les meurtres extrajudiciaires figurent en tête de ces violations, avec 536 cas recensés, dont 53 enfants et 37 femmes. À cela s’ajoutent 298 blessés, parmi lesquels 43 enfants et 27 femmes. Les Houthis ont également mené 22 assassinats ciblés de chefs tribaux, d’activistes et de personnalités politiques.

Le rapport documente 2 341 enlèvements de civils depuis 2014, dont 689 restent toujours détenus. Parmi eux, on compte des politiciens, journalistes, enseignants, militaires, enfants, et figures communautaires. De plus, 128 personnes demeurent victimes de disparitions forcées dans des prisons secrètes.

Dhamar est devenue un centre de détention tentaculaire, avec 26 prisons recensées

et 30 nouveaux cimetières, surnommés « les jardins », établis par les Houthis. Le rapport signale également 18 cas de viol, 274 actes de torture, 12 décès sous la torture, et 15 morts liés à l’utilisation de prisonniers comme boucliers humains.

Les milices ont fait exploser 39 maisons, 6 commerces, et deux mosquées, tout en incendiant et pillant des centaines de propriétés privées. Au total, 2304 habitations ont été perquisitionnées, et 267 pillées. Par ailleurs, 109 bâtiments publics ont été envahis, dont certains transformés en bases militaires.

Le rapport met aussi en lumière 4 781 cas de recrutement d’enfants âgés de 12 à 16 ans. Parmi eux, 2 019 ont trouvé la mort au combat, 1 475 ont été blessés et 132 capturés.

Les journalistes et défenseurs des droits humains figurent parmi les principales victimes. 154 violations contre la liberté d’expression ont été recensées, incluant assassinats, arrestations et disparitions. Le bâtiment de l’agence officielle Saba à Dhamar a été transformé en centre de propagande militaire.

Enfin, le président du Réseau yéménite pour les droits et les libertés, Mohammed Al-Omda, a promis des poursuites judiciaires internationales contre 80 dirigeants houthis impliqués, affirmant que « ces crimes sont imprescriptibles et ne tomberont pas dans l’oubli ».

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