Etats-Unis

Campagne d’arrestations visant des migrants somaliens aux États-Unis


Les arrestations à Minneapolis ont eu lieu après les insultes proférées par le président américain contre la communauté, qu’il a qualifiée d’ordures.

Des responsables fédéraux ont indiqué que des personnes d’origine somalienne figuraient parmi celles arrêtées lors d’une opération menée contre les migrants à Minneapolis, deux jours seulement après que le président Donald Trump a adressé des insultes aux migrants originaires de ce pays de la Corne de l’Afrique, déclarant qu’il souhaitait leur départ des États-Unis.

Dans son premier communiqué publié jeudi au sujet de l’opération, le département américain de la Sécurité intérieure a précisé que les arrestations avaient commencé lundi. Les responsables n’ont pas fourni de nombre total, mais ont présenté des informations concernant douze personnes arrêtées : cinq étaient originaires de Somalie, les autres du Mexique et du Salvador.

Dans le communiqué, Tricia McLaughlin, assistante de la secrétaire à la Sécurité intérieure, a indiqué qu’il s’agissait dans tous les cas de criminels dangereux condamnés pour des délits allant de la fraude au vol de voitures, en passant par des comportements sexuels criminels et la conduite sous l’effet de l’alcool.

Jacob Frey, maire démocrate de Minneapolis, a critiqué les attaques de Trump contre les résidents somaliens de la ville et a appelé jeudi les Américains à aimer et respecter la communauté somalienne immigrée du Minnesota, la plus importante d’Amérique du Nord.

Les alliés du président américain ont salué ses propos jugés racistes à l’encontre des Somaliens et ses attaques contre les responsables politiques du Minnesota qui les défendent. Lors d’une réunion gouvernementale retransmise mardi à la télévision, Trump a réagi à des rapports faisant état de corruption liée à des résidents du Minnesota en qualifiant les migrants de « déchets » et en affirmant vouloir les renvoyer « d’où ils viennent ». Il a également qualifié le maire de Minneapolis d’« idiot ».

Trump a en outre attaqué la députée démocrate Ilhan Omar, déclarant : « Elle ne devrait pas être membre du Congrès et devrait être expulsée de notre pays. »

Dans une publication sur X, la députée lui a répondu : « Mon message à Trump : les discours de haine ne serviront à rien. Les Américains d’origine somalienne sont ici pour rester. »

Mardi, l’administration américaine a pris une nouvelle mesure dans le cadre du durcissement de sa politique migratoire en suspendant toutes les procédures d’immigration concernant les citoyens de 19 pays, dont le Soudan, le Yémen, l’Afghanistan et la Somalie. Cette décision s’inscrit dans une série de mesures visant à réduire le nombre d’entrées de migrants aux États-Unis.

Cette démarche intervient quelques jours après que des responsables américains ont annoncé leur intention d’imposer des restrictions migratoires plus strictes, à la suite d’une fusillade survenue la semaine précédente, qui a entraîné la mort d’une soldate de la Garde nationale et blessé une autre. Les autorités ont affirmé que l’assaillant était un jeune Afghan, ce qui a relancé un débat interne sur les procédures de contrôle sécuritaire et les mécanismes d’entrée sur le territoire américain.

Selon une note publiée par les Services de citoyenneté et d’immigration des États-Unis, l’examen des demandes de résidence permanente et de naturalisation a été suspendu pour les ressortissants de douze pays soumis depuis juin dernier à une interdiction de voyage. Il s’agit de l’Afghanistan, du Myanmar, du Tchad, du Congo, de la Guinée équatoriale, de l’Érythrée, d’Haïti, de l’Iran, de la Libye, de la Somalie, du Soudan et du Yémen. Une seconde liste a été ajoutée, comprenant sept pays : le Burundi, Cuba, le Laos, la Sierra Leone, le Togo, le Turkménistan et le Venezuela.

La note précise que le principal suspect dans la fusillade du 26 novembre près de la Maison-Blanche est un Afghan arrivé aux États-Unis dans le cadre du programme d’évacuation mis en place lors du retrait des forces étrangères d’Afghanistan en 2021. Il a comparu mardi devant la justice et a plaidé non coupable du chef d’accusation de meurtre.

Les services d’immigration ont expliqué qu’ils constituent la première ligne de défense pour empêcher ce qu’ils qualifient « d’individus dangereux » de tirer parti des États-Unis comme refuge. Ils ont souligné que les événements récents démontrent les risques liés à un contrôle sécuritaire insuffisant ou à l’accélération des procédures, citant la fusillade comme exemple des menaces potentielles en l’absence de vérifications rigoureuses.

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