Moyen-Orient

Baalbek : Les ombres de la destruction cachent la « Ville du Soleil » 


Baalbek au Liban a dit adieu à ses matins ensoleillés, et son visage a abandonné son sourire habituel, se glissant lentement depuis la plaine de la Bekaa et la rivière Litani.

Les traits de la « Ville du Soleil » ont disparu, et l’héritage des civilisations historiques est fracturé. Ses routes – et les villes environnantes – se sont transformées en corridors déserts, les débris s’accumulant sur leurs bords.

آثار الدمار بعد غارة على بعلبك

Quant aux bâtiments, la plupart se sont mués en décombres, témoins tristes de la « tempête » dévastatrice qui est passée par là, laissant derrière elle la mort, le déplacement et beaucoup de colère et de questions.

Jeudi, une série de frappes israéliennes a ciblé les environs de la ville de Baalbek (Est) suite à des avertissements émis par l’armée israélienne demandant son évacuation, en particulier dans la ville de Douris.

Les frappes ont été exécutées après qu’un communiqué de l’armée israélienne ait informé les habitants de Baalbek, Ain Bourday et Douris de quitter la région, car elle « prévoit d’attaquer et de cibler les infrastructures, les intérêts et les installations et moyens militaires du Hezbollah« .

Baalbek appelle à l’aide

Dans le cadre des bombardements incessants sur l’Est du Liban, le Comité des Festivals Internationaux de Baalbek, qui se tient dans la ville depuis des décennies, a adressé un message ouvert aux organisations internationales et aux spécialistes de la protection du patrimoine.

آثار الدمار بعد غارة على بعلبك

Dans sa lettre, il a appelé à protéger la ville et ses sites archéologiques, et a exhorté « à une action rapide pour mettre fin aux agressions répétées ».

Depuis octobre dernier, Israël a intensifié ses frappes aériennes sur des zones considérées comme des bastions du Hezbollah près de Beyrouth et dans le sud et l’est du pays, et a lancé une offensive terrestre « limitée » dans le sud du Liban après un échange de frappes qui a duré une année avec le Hezbollah à la frontière.

Mais le coût de la traque des bastions du parti est lourd pour les civils, qui en paient le prix fort, perdant ainsi leurs villes et leurs caractéristiques, ainsi que leurs habitants. Baalbek en est un exemple frappant, ayant été contrainte de voir ses résidents partir à cause des avertissements israéliens.

Baalbek n’a pas seulement perdu ses habitants, mais elle craint aussi de perdre son identité. Cette ville historique. ornée d’un patrimoine qui encapsule la singularité d’un pays entier. est un carrefour géographique qui a toujours été le point de rencontre des caravanes venant de Rome, d’Anatolie et de Syrie vers la Palestine et le littoral de la Méditerranée.

آثار الدمار بعد غارة على بعلبك

Située au nord de la plaine de la Bekaa et à l’est de la rivière Litani, elle se dresse comme une peinture suspendue au milieu d’une chaîne de montagnes qui la protège de tous côtés et qui. à travers le temps, l’a défendue contre les envahisseurs.

La ville se trouve à un point d’intersection géographique, à environ 85 kilomètres à l’est de la capitale Beyrouth, à 45 kilomètres de la ville de Zahle. et elle domine même la capitale syrienne, Damas, qui n’est séparée que par 56 kilomètres.

آثار الدمار بعد غارة على بعلبك

Étymologie et histoire

Certains historiens affirment que le nom de Baalbek vient de la combinaison des mots « Baal » et « Bak », ou « Ville de Baal », puisque « Baal » est l’un des dieux des Sémites et des Cananéens. tandis que le mot « Bak » signifie la ville.

Quant au surnom de « Ville du Soleil ». il lui a été donné par les Romains lors de leur conquête en 332 avant J.-C., qui l’ont nommée « Héliopolis », ce qui signifie « Ville du Soleil ».

En raison de l’abondance de ses récoltes agricoles, elle a également été désignée par les Romains comme « les greniers de Rome ».ce qui signifie les entrepôts de céréales.

Mais aujourd’hui, après tout ce qu’elle a accumulé de gloire et de singularité, Baalbek se dresse en témoin de sa destruction et du déplacement de ses enfants. inscrivant ses journées dans des rues désertes. des maisons détruites et une identité menacée.

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