Le Burkina Faso connaît de multiples efforts visant à promouvoir le groupe pro-russe connu sous le nom de « l’Initiative africaine » à travers la télévision, les journaux et Internet.

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Ces efforts, s’inscrivant dans le cadre des ambitions de la Russie à renforcer son influence sur le continent africain, ont gagné en popularité dans ce pays. Toutefois, l’organisation partenaire de l’Initiative africaine, basée à Moscou, a été accusée cette année par le département d’État américain de chercher à saper des projets de santé publique financés par les États-Unis à travers l’Afrique, accusations que le groupe a niées, selon le Washington Post.

Le président de l’Initiative africaine, Soumila Azino Ayu, a déclaré au Washington Post que le groupe avait organisé, depuis sa création, des dizaines d’événements pour promouvoir « l’amitié entre les peuples du Burkina Faso et de la Russie ». Il a également mentionné que leurs pages sur Facebook et Telegram comptent près de 10 000 abonnés.

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Ces dernières années, la Russie a intensifié ses efforts en Afrique de l’Ouest, en particulier après les coups d’État militaires ayant renversé des gouvernements perçus comme proches de l’Occident, notamment de la France.

Face à la recrudescence de la violence perpétrée par des extrémistes dans la région, notamment au Burkina Faso, le président intérimaire de ce pays est devenu l’un des principaux partisans d’une collaboration avec la Russie pour tenter de mettre fin à cette violence.

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Dans la capitale Ouagadougou, l’Initiative africaine a sponsorisé des compétitions d’arts martiaux russes, des projections de films russes, y compris des œuvres valorisant le groupe militaire Wagner, et des tirages au sort de prix de grande valeur pour attirer des abonnés sur leurs réseaux sociaux.

Des relations historiques

Les relations entre la Russie et le continent africain remontent aux années 1960, lorsque de nombreux pays africains ont obtenu leur indépendance des puissances coloniales. Toutefois, l’influence de Moscou a diminué après la chute de l’Union soviétique. Sous la présidence de Vladimir Poutine, la Russie a cherché à rétablir sa présence en Afrique et à contrer l’influence occidentale sur le continent.

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Depuis la guerre en Ukraine, l’Afrique est devenue plus importante pour la Russie en raison des sanctions imposées par les pays occidentaux, explique Joe Siegel, directeur de recherche au Centre d’études stratégiques pour l’Afrique.

La Russie a également exploité et alimenté les sentiments anti-coloniaux, notamment dans les anciennes colonies françaises d’Afrique de l’Ouest, contribuant aux récents coups d’État au Mali, au Burkina Faso et au Niger. Dans ces pays, les juntes militaires ont expulsé les forces occidentales tout en accueillant une coopération accrue avec la Russie pour combattre les violences extrémistes.

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Dans le même temps, des initiatives comme l’Initiative africaine et d’autres plateformes médiatiques ciblent les audiences africaines avec des récits pro-russes mêlés à des thèmes de nationalisme africain. Des journalistes africains ont été invités à participer à des « visites de guerre » en Ukraine, tandis que la Russie a élargi les opportunités d’études pour les étudiants africains.

Ulf Laessing, responsable du programme Sahel à la Fondation Konrad Adenauer, basée au Mali, a déclaré : « La Russie excelle dans l’art de se promouvoir en Afrique, bien mieux que les Européens ou les Américains. L’Occident finance 90 % des besoins en développement, mais cela ne se sait jamais. »

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Lancement de l’Initiative africaine

L’Initiative africaine a été fondée peu de temps après le lancement d’une chaîne d’information russe du même nom à Moscou, dirigée par Artyom Korev. Des analystes occidentaux ont noté que cette chaîne, créée un mois après la mort de Yevgeny Prigojine, fondateur du groupe Wagner, utilise des stratégies similaires à l’empire médiatique de ce dernier, tout en étant étroitement liée à l’État russe.

Dans un courriel adressé au Washington Post, Korev a expliqué que l’Initiative africaine au Burkina Faso est une ONG « partenaire », tout comme une organisation similaire au Mali. Il a ajouté que ses chaînes d’information et leurs partenaires sont financés par des fonds privés.

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Il a conclu : « Nous partageons tous une seule initiative : libérer l’Afrique du néocolonialisme, du terrorisme soutenu par l’Occident et de la propagande en faveur de l’homosexualité, entre autres. »