Politique

Au milieu de l’escalade régionale : des experts mettent en garde contre le retour des groupes armés et des mouvements de l’islam politique


La région connaît une escalade rapide des événements, marquée par une intensification des activités armées en Syrie et au Soudan, ce qui suscite des inquiétudes quant au retour sur le devant de la scène de ces groupes et des mouvements de l’islam politique dans le monde arabe.

En Syrie, Hayat Tahrir al-Cham (anciennement Front al-Nosra) a intensifié ses attaques dans le nord et l’ouest du pays, prenant le contrôle de zones stratégiques comme Alep. Selon le chercheur et écrivain politique Khairallah Khairallah, ces développements reflètent des conditions favorables au retour des groupes extrémistes, alimentées par des facteurs internes et régionaux.

Khairallah a déclaré que le régime syrien contribue à créer un environnement propice à ces organisations, en refusant de mettre en œuvre des réformes globales et de respecter les résolutions du Conseil de sécurité, y compris la résolution 2254.

De son côté, Mohamed Khair al-Akkam, membre du Parlement syrien, affirme que certaines puissances internationales, telles que les États-Unis, la Turquie et Israël, investissent dans le maintien du chaos en soutenant ces groupes, rendant insuffisantes les seules solutions militaires.

Il ajoute que les parties qui entravent la fin de la guerre exploitent l’extrémisme pour leurs propres intérêts, soulignant la nécessité d’une approche globale qui traite les racines intellectuelles et sociales de ce phénomène.

Le cas du Soudan

Au Soudan, la situation est différente mais tout aussi préoccupante. Un dirigeant des Frères musulmans a révélé l’entraînement de dizaines de milliers de jeunes au combat, ce qui pourrait transformer le pays en un nouveau foyer de conflits armés.

Le journaliste soudanais Maher Abu al-Joukh a déclaré que les groupes extrémistes qui ont gouverné le pays pendant des décennies continuent de menacer la sécurité et la stabilité. Il estime que les discours de figures comme Abdel Hay Youssef visent à recruter des combattants sous couvert de prétextes religieux, attisant ainsi de nouveaux conflits à un moment où ces groupes s’efforcent de saboter les efforts en faveur de l’établissement d’un régime civil et démocratique.

Soutien régional et implications

Le Dr Hassan al-Qabi, professeur en relations internationales, considère que la Turquie joue un rôle clé en soutenant des factions liées à l’islam politique, notamment à Idleb, où ces groupes bénéficient d’une protection politique et logistique.

Il note également que les répercussions de la vague de l’islam politique déclenchée par le « Printemps arabe » ont conduit à l’afflux d’armes et de combattants en Syrie, avertissant que la poursuite de ce phénomène pourrait intensifier les activités des groupes armés au-delà des frontières.

Le Dr Emad Jad, quant à lui, souligne que les Frères musulmans tentent de tirer parti des divisions internes pour regagner leur influence. Il explique que l’instabilité politique au Soudan offre à ces groupes un espace pour recruter et entraîner des membres.

Il conclut que l’islam politique, qu’il soit modéré ou extrémiste, reste fidèle à ses idéologies qui rejettent l’État-nation, en citant l’exemple des Frères musulmans en Égypte, qui se sont transformés en un groupe violent dès leur accession au pouvoir.

Les experts conviennent que pour contrer ces organisations, il est impératif d’adopter une approche multidimensionnelle, englobant la lutte contre l’idéologie extrémiste et le tarissement des sources de financement de ces groupes.

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