Politique

Après trois décennies d’interruption, les États-Unis reprennent les essais de leurs armes nucléaires


Les signes d’une nouvelle course mondiale à l’armement nucléaire se multiplient après l’annonce du président américain Donald Trump concernant la reprise des essais d’armes nucléaires « sur la base de l’égalité ».

Cette décision intervient peu après que la Russie a révélé le succès du test de son missile nucléaire « Bourevestnik » à portée illimitée, tandis que la Corée du Nord a présenté son nouveau missile balistique intercontinental « Hwasong-20 ».

« Sur la base de l’égalité »

Donald Trump a déclaré avoir ordonné au département de la Défense de lancer « immédiatement » des essais nucléaires, précisant que cette décision était une réponse directe aux « programmes de tests menés par d’autres pays ».

Sur sa plateforme Truth Social, il a écrit : « Les États-Unis possèdent plus d’armes nucléaires que tout autre pays. Ce résultat, qui inclut la modernisation complète et la remise à niveau de l’arsenal existant, a été atteint durant mon premier mandat. En raison du pouvoir destructeur colossal de ces armes, j’ai toujours détesté cette idée, mais je n’avais pas d’autre choix. La Russie occupe la deuxième place, et la Chine, bien plus loin, la troisième, mais elle atteindra notre niveau dans cinq ans. En raison des programmes d’essais menés par ces pays, j’ai ordonné au département de la Défense de commencer à tester nos armes nucléaires sur la base de l’égalité. Le processus commencera immédiatement. »

Le Pentagone n’a pas encore précisé si ces directives impliquent de véritables détonations nucléaires ou des expériences simulées souterraines.

Les États-Unis n’ont pas effectué de test nucléaire complet depuis septembre 1992 sur le site du Nevada, se reposant depuis lors sur des simulations informatiques pour garantir la fiabilité de leur arsenal.

Les essais et les armes russes

La Russie a récemment annoncé le succès du test de son missile de croisière « Bourevestnik », équipé d’un moteur nucléaire et doté d’une portée illimitée, capable d’échapper à tous les systèmes de défense existants.

Le chef d’état-major russe, Valeri Gerasimov, a déclaré que l’essai, réalisé le 21 octobre, avait confirmé les « caractéristiques uniques » de l’arme, qui a parcouru 14 000 kilomètres lors d’un vol continu de 15 heures.

Il a précisé que le missile « avait exécuté toutes les manœuvres verticales et horizontales avec une précision exceptionnelle et démontré sa capacité à frapper des cibles fortifiées n’importe où dans le monde ».

Le « Bourevestnik » fait partie de la nouvelle génération d’armes stratégiques développées par Moscou depuis le retrait américain du traité sur la défense antimissile en 2001. Son moteur nucléaire lui confère une portée quasi illimitée et la capacité de voler à très basse altitude, rendant sa détection et son interception extrêmement difficiles.

Le président russe Vladimir Poutine a affirmé que « les tests décisifs sont désormais terminés » et que le missile est « prêt à entrer en service opérationnel », le qualifiant de « système d’armes unique au monde ».

Le succès de ce test a coïncidé avec de vastes manœuvres des forces nucléaires stratégiques russes supervisées par Poutine. Ces exercices comprenaient le lancement d’un missile intercontinental « Yars » depuis la base spatiale de Plessetsk, d’un missile « Sineva » depuis un sous-marin dans la mer de Barents, ainsi que des tirs de missiles de croisière X-102 depuis des bombardiers « Tu-95MS ».

Le Kremlin a indiqué que ces manœuvres avaient « pleinement atteint leurs objectifs », démontrant la disponibilité opérationnelle de la « triade nucléaire » russe.

Les essais nord-coréens

En Asie de l’Est, la Corée du Nord a annoncé le 11 octobre le développement d’un nouveau missile balistique intercontinental baptisé « Hwasong-20 », le présentant comme « le système d’armes nucléaires stratégiques le plus puissant du pays ».

L’annonce a été faite lors d’un grand défilé militaire à Pyongyang, supervisé par le dirigeant Kim Jong Un, qui a affirmé que son pays « continuerait à renforcer ses capacités de défense quelles que soient les pressions extérieures ».

Le missile utilise un carburant solide qui lui confère une rapidité de lancement et une grande maniabilité. Il serait également capable de transporter plusieurs têtes nucléaires à ciblage indépendant (MIRV).

Le défilé a réuni plusieurs personnalités de haut rang venues de Russie, de Chine et du Vietnam, illustrant le renforcement des alliances orientales face à l’Occident.

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