Après l’échec du cessez-le-feu… Les Nations unies mettent en garde contre l’aggravation de la situation humanitaire au Soudan
Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a qualifié la situation actuelle au Soudan de « très préoccupante » et a réitéré ses avertissements que le conflit ne se propageait pas aux pays voisins.
Guterres a parlé lors d’une conférence de presse tenue à Nairobi (Kenya) de l’évolution de la situation au Soudan et des affrontements qui ont débuté le 15 avril entre l’armée soudanaise, commandée par le général Abdel Fattah Al-Burhan, et les forces de soutien rapide de Mohamed Hamdan Dogolo.
Plusieurs accords n’ont pas réussi à mettre fin aux combats, qui ont contraint des dizaines de milliers de réfugiés à quitter le Soudan et ont suscité des craintes quant à l’aggravation de la crise humanitaire dans la région.
Nouveaux risques
L’envoyé a souligné que les deux parties devaient s’entendre sur un cessez-le-feu permanent, déclarant que la situation était très inquiétante, car on craignait qu’elle ne s’étende à des pays voisins aux prises avec des difficultés politiques et des situations de transition, comme l’a indiqué l’agence américaine Associated Press.
Exprimant sa préoccupation face au Tchad, il souligne la nécessité de soutenir le pays dans la situation actuelle: « L’Éthiopie est dans un processus de paix, il est nécessaire d’éviter toute expansion du Soudan vers l’Éthiopie, et António Guterres a envoyé Martin Griffiths à Port-Soudan, où des milliers de Soudanais et d’étrangers se sont rassemblés dans l’espoir de fuir le pays ».
L’agence américaine a indiqué qu’à son arrivée à Port-Soudan, Griffiths avait tweeté que sa visite avait réaffirmé l’engagement de l’ONU envers le peuple soudanais et que l’envoyé avait cherché à organiser l’envoi d’une aide humanitaire à des millions de Soudanais bloqués dans les zones de combat, tandis que les efforts arabes et internationaux se poursuivaient pour parvenir à un arrêt durable des hostilités.
Des milliers de membres du personnel des Nations Unies ont été évacués par un convoi terrestre à Port-Soudan et certains bureaux des Nations Unies ont temporairement suspendu leurs services, comme le Programme alimentaire mondial, après la mort de deux de leurs membres au combat.
Par la suite, le PAM a annoncé qu’il reprendrait ses opérations et que la distribution de denrées alimentaires dans quatre États, à savoir Al Qadarif, Al Jazirah, Kassala et le Nil Blanc, devrait commencer dans les jours à venir. Griffiths a déclaré lors d’une conférence de presse à Port-Soudan qu’il recherchait de solides garanties de sécurité pour les travailleurs humanitaires et les fournitures.
Les efforts de l’ONU
Griffiths a répondu aux critiques selon lesquelles l’Organisation des Nations Unies n’avait pas fait assez pour déclarer que l’action au Soudan était un défi, car six camions du Programme alimentaire mondial (PAM) qui se rendaient dans la région occidentale du Darfour avaient été pillés en dépit des assurances données en matière de sécurité.
Il dit: « Ce n’est pas comme si nous demandions la lune », en ajoutant: « Nous demandons la sécurité des mouvements pour les fournitures humanitaires et pour les personnes ». Nous le faisons dans tous les autres pays, même sans cessez-le-feu.
« Nous sommes maintenant très clairs quant à nos besoins opérationnels en termes d’engagements », a-t-il déclaré.
La visite de Griffiths fait suite à l’annonce par le Ministère des affaires étrangères du Soudan du Sud que les deux parties au conflit ont convenu « en principe » d’un cessez-le-feu de sept jours à partir de jeudi.
L’ONU a déclaré que ses programmes spéciaux n’avaient permis d’obtenir que 14 % des fonds nécessaires pour ses opérations cette année au Soudan et qu’il lui fallait encore environ 1,5 milliard de dollars pour répondre à ces besoins, qui se sont aggravés depuis le début des hostilités.