Après le départ de son financier… Comment les « Frères musulmans » pourront-ils maintenir leur « empire financier » ?
Après le décès de Yusuf Nada, figure emblématique de l’organisation des Frères musulmans surnommé « le fondateur de l’empire financier du groupe », le journal Independent Arabia s’est interrogé sur l’héritage laissé par le groupe et sur la manière dont elle pourrait être gérée à l’avenir, alors qu’elle traverse des crises et des divisions sans précédent touchant ses dirigeants et sa structure organisationnelle.
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Certaines sources, citées par Independent Arabia, envisagent que la gestion des affaires financières puisse être confiée à l’un des fils du défunt leader des Frères musulmans. Cette hypothèse s’inscrit dans un contexte où le groupe est fracturé entre deux factions : celle d’Istanbul dirigée par Mahmoud Hussein, agissant comme guide général par intérim, et celle de Londres sous la direction de Salah Abdel Haq, précédemment connue comme la faction d’Ibrahim Mounir (qui a dirigé le mouvement depuis l’étranger avant son décès en novembre 2022). Une autre possibilité évoquée serait la prise en charge par un leader influent basé à Londres, compte tenu de l’essor de son rôle dans les dossiers économiques des Frères ces dernières années, alors que Yusuf Nada avançait en âge.
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Yusuf Nada, décédé le 22 décembre dernier, avait, au cours de sa longue carrière, tissé les bases de l’empire financier des Frères musulmans pendant plusieurs décennies. Sa disparition a alimenté les craintes d’un « désordre » au sein d’une organisation déjà fragilisée, particulièrement en ce qui concerne la gestion des activités économiques à l’étranger. La question qui domine désormais les débats est celle de l’identité de celui ou celle qui prendra le relais pour superviser les activités financières du mouvement.
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Nada avait entamé ses activités économiques au service du mouvement en 1956, après avoir été libéré d’une peine de deux ans de prison pour sa participation présumée à la tentative d’assassinat du président égyptien Gamal Abdel Nasser, en octobre 1954 à Alexandrie. À sa sortie, il collabora avec des entreprises autrichiennes et suisses pour l’exportation de produits laitiers, avant de développer ses investissements à l’étranger dans les années 1960, principalement en Libye, en Autriche et dans d’autres pays. Il gagna le surnom de « Roi du ciment en Méditerranée ».
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Selon des sources affiliées aux Frères musulmans, le parcours économique de Nada prit un tournant à la fin des années 1960, en 1969, lorsque la monarchie libyenne fut renversée et que le colonel Mouammar Kadhafi accéda au pouvoir. Nada s’exila alors en Grèce, puis en Suisse, où il créa plusieurs entreprises pour le compte des Frères musulmans. Parmi elles, la célèbre institution financière des Frères, la « Banque Al Taqwa », fondée en 1988 aux Bahamas en collaboration avec un autre leader, Ghaleb Himmat. Il s’agissait de la première banque islamique opérant en dehors du monde musulman, qui connut des succès significatifs dans ses premières années.
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À noter que les Frères musulmans sont classés comme organisation terroriste dans de nombreux pays arabes et occidentaux au cours des dix dernières années. Depuis les persécutions massives visant ses dirigeants, notamment en Égypte après 2013, le mouvement connaît des divisions profondes. Elle est actuellement dirigée par deux factions : celle d’Istanbul, menée par Mahmoud Hussein, et celle de Londres, sous Salah Abdel Haq, autrefois affiliée à Ibrahim Mounir.
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