Politique

Après avoir qualifié les manifestants de « putes », la justice turque condamne-t-elle Erdoğan ?


Après que le président turc Recep Tayyip Erdogan ait qualifié les manifestations du parc Gezi de « putes », des questions se sont posées au sujet de l’attitude de la justice turque, qui qualifie ce terme de « insulte ».

Dans un discours prononcé mercredi, Erdoğan a critiqué les personnes qui commémoraient le neuvième anniversaire des manifestations de Gezi Park, les qualifiant de « corrompus » et de « salopes », selon le journal turc Zaman.

Le journal turc Erdoğan a rapporté que les déclarations d’Erdoğan ont fait la une sur les réseaux sociaux en Turquie, et que le mot « sürtük », qui signifie « putes » en arabe, est devenu le mot le plus souvent utilisé sur Twitter.

En attaquant les manifestants, Erdoğan a déclaré : « L’étincelle commencée il y a neuf ans sous le prétexte de protéger les arbres est soudainement devenue une manifestation, et ceux qui l’ont organisée ont presque souillé les mosquées de l’intérieur ».

Erdoğan a ajouté : « Ce sont des corrompus, des putes, des bandits, des terroristes, nous savons déjà quelles forces ont été derrière les événements de Gezi, avec lesquels Kemal Kılıçdaroğlu, Président du Parti républicain du peuple, était présent ».

En 2014, un tribunal turc d’Antalya avait déjà condamné un avocat, Tawfiq Ashalama, à une amende pour avoir insulté un groupe de femmes juristes en le qualifiant de putes.

L’affaire remonte à 2013, lorsque les membres de la Commission des droits des femmes de la Guilde d’Antalya, avocate enregistrée auprès du Syndicat des avocats de la ville de Van, Majda Tuzpe Ardem, a été nommé pour le prix Ogor Mumgu du droit décerné chaque année en janvier.

Le conseil d’administration du syndicat a en effet décidé de décerner le prix à Ardem, et au vu des critiques soulevées par cette décision, son conseil d’administration a décidé de ne pas décerner le prix à Ardem. Les membres de la commission des droits de l’homme ont alors décidé d’organiser un rassemblement pour protester contre cette décision.

Dans le contexte de la communication des femmes juristes, une procédure d’exclusion a été engagée contre Ashalama, au cours de laquelle la deuxième Chambre du Tribunal de première instance et du Tribunal pénal d’Antalya a reconnu Ashalama pour outrage à l’avocate et lui a infligé une amende de 365 jours.

Par la suite, le juge a porté la peine à 531 jours pour avoir commis à plusieurs reprises des outrages à cette infraction, mais le tribunal a décidé de la ramener à 442 jours, compte tenu de son bon comportement au cours du procès.

Le tribunal a fixé l’amende à 20 lires par jour, ce qui porte le total à 8 840 lires.

Mercredi, la police turque aurait affronté des manifestants autour de la place principale de Taksim à Istanbul, lors de leur rassemblement pour commémorer les manifestations anti-gouvernementales qui ont éclaté en 2013 dans le parc Gezi, dans la région voisine.

Afficher plus

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page