Après 74 ans… l’UNRWA quitte « contrainte » ses locaux à Jérusalem
L’Agence des Nations Unies pour les Réfugiés Palestiniens (UNRWA) a commencé à opérer à Jérusalem en 1951, mais ce lien de longue date est sur le point de prendre fin.
D’ici demain matin, jeudi, Israël aura fixé la date limite pour que l’agence onusienne quitte tous ses bâtiments à Jérusalem-Est, en particulier son siège principal dans le quartier de Sheikh Jarrah.
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S’étendant sur 6 dounams (un dounam équivalant à 1000 mètres carrés), le siège de Sheikh Jarrah est l’un des principaux centres de l’UNRWA. Il supervisait ses opérations à Jérusalem-Est, en Cisjordanie et même dans la bande de Gaza.
Jusqu’à ce mercredi, des centaines d’employés locaux et des dizaines d’employés internationaux y travaillaient encore.
Cependant, ces derniers jours, le personnel local et étranger a évacué les bureaux, sans qu’il soit clair s’ils pourront y revenir ou non.
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Des employés transportant leurs affaires personnelles, qu’ils avaient conservées dans leurs bureaux pendant des années, et les chargeant dans leurs voitures.
De grands camions ont également été vus transportant du mobilier, des ordinateurs et des dossiers vers d’autres bureaux de l’ONU en Cisjordanie.
Un profond sentiment de tristesse se lisait sur les visages des employés alors qu’ils se préparaient à quitter les lieux. Toutefois, ces derniers ont indiqué qu’ils avaient reçu des instructions de la direction de l’agence leur interdisant de parler aux médias.
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En plus du complexe principal, l’UNRWA dispose d’une clinique dans la vieille ville de Jérusalem et d’une école de formation professionnelle au nord de la ville, qui ont également été fermées jusqu’à ce que la nature des relations avec Israël soit clarifiée.
Une décision israélienne radicale
Le 24 janvier, Israël a adressé une lettre au Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, exigeant que l’UNRWA évacue tous ses bâtiments à Jérusalem-Est occupée et cesse ses activités d’ici jeudi.
Cette demande s’appuie sur deux lois récemment adoptées par la Knesset israélienne, interdisant à l’agence de travailler à Jérusalem-Est et coupant toute relation avec elle, ce qui compromet ses opérations en Cisjordanie et à Gaza.
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Dès ce mercredi, les visas délivrés par Israël aux employés étrangers de l’UNRWA arrivent à expiration.
Sous couvert d’anonymat, il a ajouté :
« Nous avons demandé aux employés locaux de rester chez eux jusqu’à ce que la situation s’éclaircisse. »
Et de poursuivre :
« Cette décision israélienne affecte également nos employés en Cisjordanie et à Gaza. Mais notre principale inquiétude est que les autorités israéliennes prennent des mesures contre notre personnel à Jérusalem-Est. »
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Les mises en garde de l’UNRWA
L’UNRWA a rappelé que ses biens et actifs, y compris à Jérusalem-Est, bénéficient de l’immunité contre les inspections, les confiscations, les expropriations et toute autre forme d’intervention.
L’agence a dénoncé des accusations infondées de la part des autorités israéliennes affirmant qu’elle n’a pas le droit d’occuper ces bâtiments. Elle a également condamné la rhétorique hostile propagée contre elle, qui met en danger ses infrastructures et son personnel.
Elle a ajouté :
« Le gouvernement israélien a clairement affirmé que l’objectif de l’évacuation des bâtiments de l’UNRWA à Sheikh Jarrah est l’expansion des colonies israéliennes illégales à Jérusalem-Est occupée. »
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L’UNRWA a exhorté Israël à respecter ses obligations en vertu du droit international et à garantir la protection de ses propriétés et installations.
Hier, lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, le commissaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, a déclaré :
« La législation adoptée par la Knesset défie les décisions de ce Conseil et de l’Assemblée générale des Nations Unies. Elle ignore également les arrêts de la Cour internationale de Justice et méprise le fait que l’UNRWA a été mandatée par l’Assemblée générale pour venir en aide aux réfugiés palestiniens. »
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Une colonie sur les ruines du siège de l’UNRWA ?
Des organisations de droite israéliennes ont annoncé leur intention d’établir une colonie comprenant 1 440 unités de logement sur les ruines du siège de l’UNRWA à Sheikh Jarrah.
À ce sujet, Philippe Lazzarini, Commissaire général de l’UNRWA, a déclaré : « À Jérusalem-Est occupée, le gouvernement israélien a ordonné à l’UNRWA d’évacuer ses bâtiments et de cesser ses opérations d’ici jeudi. Cela affectera près de 70 000 patients et plus de 1 000 élèves. »
Il a ajouté : « Le vice-maire a appelé à une célébration publique de l’expulsion de l’UNRWA de Jérusalem-Est devant le siège de la présidence du bureau régional de Cisjordanie, situé dans le quartier de Sheikh Jarrah. Les autorités israéliennes prévoient de construire des colonies illégales sur ce terrain. »
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Un « feu vert » américain
Par ailleurs, les États-Unis ont soutenu la décision israélienne d’interdire à l’UNRWA d’opérer à Jérusalem-Est.
L’ambassadrice Dorothy Shea, représentante permanente par intérim des États-Unis auprès des Nations unies, a déclaré hier devant le Conseil de sécurité : « La décision de fermer les bureaux de l’UNRWA à Jérusalem le 30 janvier est une décision souveraine d’Israël, et les États-Unis soutiennent sa mise en œuvre. »
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Elle a ajouté : « L’UNRWA exagère l’impact de ces décisions et laisse entendre qu’elle mettra un terme à l’ensemble de la réponse humanitaire, ce qui est une démarche irresponsable et dangereuse. »
Elle a poursuivi : « Nous avons besoin d’une discussion approfondie sur la manière d’assurer la continuité de l’acheminement de l’aide humanitaire et des services essentiels. »
Et de conclure : « L’UNRWA n’est pas la seule option pour la distribution de l’aide humanitaire à Gaza, et ne l’a jamais été. De nombreuses autres agences ont l’expertise nécessaire pour fournir une assistance et ont déjà assumé ces responsabilités par le passé. »