Anniversaire de la révolution yéménite : La flamme de septembre défie la poigne des Houthis

La commémoration de la révolution républicaine au Yémen est devenue une arme symbolique contre les Houthis, après que le 26 septembre s’est transformé en une occasion de résistance « douce » face aux milices.
La célébration du 63ᵉ anniversaire de la révolution qui a renversé l’imamat — dont les Houthis se réclament aujourd’hui — revêt une profonde dimension politique. Elle révèle le rejet populaire massif de l’imamat sous sa nouvelle forme, comme le soulignent de nombreux Yéménites.
À cette occasion, les citoyens persistent à hisser le drapeau républicain dans les rues et sur les bâtiments, et à allumer la flamme de la révolution, y compris à Sanaa et à Ibb, contrôlées par les Houthis, afin de renouveler leur serment républicain et de défier la répression des milices.
Une flamme contre la domination houthiste
Les Yéménites ont allumé la flamme révolutionnaire à Mokha, Taëz et Marib, tandis que dans les zones contrôlées par les Houthis, les habitants ont choisi d’embraser les toits de leurs maisons et de brûler des pneus pour briser la poigne de fer des milices.
Les Houthis n’ont pas réussi à empêcher les habitants d’Ibb — fief du leader révolutionnaire Ali Abdelmoghni — d’allumer la flamme. Des vidéos montrent des centaines de personnes célébrant malgré l’enlèvement de plus de 30 citoyens par les Houthis dans le district d’al-Sadda.
À Baadan, les miliciens ont arrêté un jeune, Laith Hassan Naji Malhi, pour avoir hissé le drapeau national. À Dhamar, plusieurs responsables politiques, militants et journalistes ont également été arrêtés pour avoir tenté de commémorer la révolution, dont le dirigeant socialiste, le Dr Aïdh al-Sayyadi.
À Sanaa, les services de sécurité des Houthis ont enlevé l’avocat Abdelmajid Sabra, dans le cadre d’une campagne de répression visant des centaines de personnes.
À Hodeïda, selon des sources locales, les Houthis ont déployé massivement leurs forces, interdit de hisser le drapeau et menacé les habitants de sanctions en cas de célébrations.
Sous pression, le Congrès Populaire Général a publié un communiqué appelant à éviter toute mobilisation, qualifiant les manifestations de « source de discorde ».
Le journaliste yéménite Radwan al-Hamdani estime que les Houthis vivent un état de « panique » à chaque anniversaire de la révolution, ce qui selon lui annonce leur chute.
Taëz, Mokha et Marib : des messages de défiance
Dans les villes sous contrôle gouvernemental comme Taëz, Mokha et Marib, des milliers de personnes se sont rassemblées pour marquer l’anniversaire de la révolution du 26 septembre 1962, en présence de figures politiques et institutionnelles.
Des cortèges ont convergé vers Mokha, brandissant drapeaux nationaux et portraits des martyrs, scandant des slogans en faveur des objectifs de la révolution et du maintien du régime républicain.
À la veille de l’anniversaire, le président du Conseil présidentiel, Rashad al-Alimi, a promis de « restaurer la République et la souveraineté de l’État », affirmant que « malgré 11 années de coup d’État houthiste marqué par la violence et les violations, l’esprit de résistance persiste et la victoire approche ».