Analyste politique : La guerre en cours met le Liban au bord de l’effondrement
Le ralentissement de l’économie libanaise s’est accéléré en raison des combats qui se déroulent depuis plus de dix mois entre le Hezbollah et l’armée israélienne, parallèlement à la guerre à Gaza. Par ailleurs, le gouverneur par intérim de la Banque centrale du Liban, Wassim Mansouri, a déclaré ce jeudi que la banque continue de travailler dur pour empêcher l’inclusion du Liban sur une « liste grise » de pays soumis à une surveillance spéciale par un groupe de lutte contre les crimes financiers.
-
Peut-elle Israël dissuader le Hezbollah ? Des scénarios sombres pour un affrontement potentiel
-
Nouvelles sanctions américaines ciblant les Houthis et le Hezbollah libanais
Des rapports ont révélé que figurer sur cette liste grise du Groupe d’action financière constituerait un nouveau coup dur pour le pays, qui souffre d’une dégradation financière depuis 2019. De nombreux déposants n’ont toujours pas accès à la majorité de leurs économies, et plusieurs banques étrangères correspondantes évitent le système financier libanais.
Crises économiques
À ce sujet, le docteur Mohamed El-Raz, analyste politique libanais, a décrit un scénario sombre d’une guerre catastrophique, à laquelle le Liban tente de se préparer au cas où le conflit entre Israël et le Hezbollah se transformerait en une guerre totale. Selon lui, ces événements ont considérablement affecté l’économie libanaise en raison de plusieurs facteurs cumulés au fil des années, ce qui rend le pays incapable de supporter les coûts d’une nouvelle guerre.
-
Crise entre le ministre de la Défense et le chef de l’armée au plus fort des tensions entre le Hezbollah et Israël
-
12 heures de chaos en Israël ont « sauvé » le Hezbollah d’une frappe potentielle
Il a ajouté que cette guerre conduit le Liban vers l’effondrement. Les crises se sont succédé depuis la pandémie de Covid-19, provoquant l’effondrement de l’économie, la chute de la monnaie et la défaillance du système bancaire. Ensuite, l’explosion du port de Beyrouth et la guerre à Gaza ont exacerbé la situation. En outre, le pays subit les conséquences de plus de 30 ans de corruption, notamment le gaspillage des fonds publics, et plus récemment, les fonds des déposants dans les banques, ce qui a conduit le Liban à un effondrement complet, selon le ministre de l’Économie.
Impact sur le tourisme
Le docteur El-Raz a souligné que l’industrie du tourisme a été fortement affectée par la situation au Liban, ce qui signifie que le pays ne verra pas un afflux important de touristes et de membres de la diaspora pendant les fêtes de fin d’année. En conséquence, toutes les activités économiques et les flux de devises étrangères sont susceptibles d’être impactés dans les mois à venir, ainsi que la fuite des capitaux.
-
Violents affrontements entre le Hezbollah et Israël en préparation d’une guerre totale dans le sud du Liban
-
Fuites de la réunion secrète : l’Iran refuse de soutenir le Hezbollah et ses milices irakiennes contre Israël
Pertes depuis la guerre de Gaza
Le Liban a subi de lourdes pertes dans plusieurs secteurs au cours des dix mois qui ont suivi le début du conflit entre le Hezbollah et Israël, parallèlement à la guerre de Gaza, avec des dégâts estimés à environ 10 milliards de dollars.
Environ 100 000 personnes ont été déplacées du sud du pays en raison des bombardements israéliens. Entre 7 000 et 10 000 logements ont été partiellement ou totalement endommagés dans les villes frontalières, avec 1 940 maisons complètement détruites, 1 700 gravement endommagées et 7 000 touchées dans une moindre mesure. De plus, 220 entreprises commerciales et industrielles ont été détruites.
Des dizaines de milliers d’hectares de terres agricoles dans le sud ont été endommagées par les bombardements au phosphore, donnant l’apparence d’une terre brûlée. Au cours des six premiers mois, 10 millions de mètres carrés de terres agricoles ont été brûlés par le phosphore blanc. Ces sols nécessiteront des années de traitement. Par ailleurs, la guerre a empêché les agriculteurs de cultiver 17 millions de mètres carrés de terres agricoles.