Moyen-Orient

Al-Qaïda reconnaît la mort de l’un de ses dirigeants… Qui est-il ?


Dimanche, Al-Qaïda dans la péninsule arabique a officiellement reconnu la mort de l’un de ses hauts dirigeants militaires, quatre jours après une explosion visant une moto à Ma’rib, à l’est du Yémen.

L’organisation a publié un communiqué annonçant la mort du chef religieux et militaire Mohammed Saïd Al-Mohammedi, connu sous le nom de guerre « Abou Youssef Al-Hadrami« , sans mentionner la mort d’Abou Assim Al-San’ani, qui a succombé à ses blessures dans la même attaque.

Le communiqué affirme qu’Al-Mohammedi a été tué par « un engin explosif placé par des mains traîtresses et complices », en référence à l’attentat qui l’a visé, ainsi qu’Al-San’ani, jeudi dernier, dans la région d’Al-Sumada, dans le district d’Al-Wadi, à l’est de Ma’rib.

Qui est Al-Hadrami ?

Originaire de Al-Days, dans la ville d’Al-Mukalla, Mohammed Saïd Al-Mohammedi a occupé des postes religieux et militaires au sein d’Al-Qaïda, étant même auparavant désigné émir d’Al-Mukalla.

Il faisait partie des principaux cadres d’Al-Qaïda arrêtés par les services de renseignement yéménites en 2010, et incarcéré à la prison centrale d’Al-Mukalla, la capitale du Hadramout, sur la mer d’Arabie.

Le 26 juin 2011, Al-Mohammedi s’est évadé avec 62 autres membres d’Al-Qaïda via un tunnel souterrain de 35 mètres, après avoir tué un garde, selon un communiqué du ministère yéménite de l’Intérieur à l’époque.

Après son évasion, il s’est déplacé entre les provinces du sud du Yémen, s’établissant notamment à Abyan et Al-Bayda, où il a contribué à établir des sanctuaires sécurisés pour les membres et dirigeants d’Al-Qaïda.

Le communiqué révèle également qu’il faisait partie des principaux chefs du groupe dans la région d’Al-Masini, en périphérie d’Al-Mukalla, jusqu’à ce que les forces de la coalition arabe et de la brigade d’élite du Hadramout reprennent la zone en février 2018, lors de l’opération « Bataille d’Al-Faisal ».

Par la suite, il a fui vers Al-Wadi’ah, à Ma’rib, où de nombreux dirigeants d’Al-Qaïda ont trouvé refuge, bénéficiant du soutien et de la protection du parti des Frères musulmans.

Un conflit interne

Al-Mohammedi a été tué aux côtés du chef Abou Assim Al-San’ani, mais le communiqué d’Al-Qaïda ne mentionne pas ce dernier en raison d’un conflit interne avec la direction du groupe. Les experts des groupes terroristes le classent parmi les « extrémistes » du mouvement.

Selon les spécialistes, Al-San’ani faisait partie des membres les plus anciens d’Al-Qaïda, ayant combattu en Irak et au Yémen, et figurant parmi les chefs de troisième rang du groupe. Toutefois, il a été ignoré dans le communiqué, en raison de luttes internes au sein de la hiérarchie.

Le mois dernier, Al-Qaïda a confirmé la mort de Mohammed Ben Saleh Al-Mughi, connu sous le nom de « Abou Ali Al-Days », ainsi que du commandant Ammar Ben Saleh Ben Mohammed Al-Awlaki, alias « Abou Saleh Al-Diwali », tués lors d’une frappe de drone américain dans la province de Shabwa.

Montée en puissance d’Al-Qaïda

La mort d’Al-Mohammedi survient dans un contexte d’intensification des opérations terroristes d’Al-Qaïda contre les forces gouvernementales yéménites. Celles-ci incluent des attentats, des embuscades et la pose d’engins explosifs, ainsi que des mouvements suspects à Shabwa et Abyan, avec le soutien des Houthis, selon des sources gouvernementales.

D’après des rapports des Nations Unies, Al-Qaïda continue de renforcer ses capacités humaines et opérationnelles dans le sud du Yémen, notamment à Shabwa et Abyan. Le groupe a également commencé à utiliser des drones dans ses attaques, grâce à des formations dispensées par les milices houthies, qui sont considérées comme un partenaire stratégique dans l’amélioration de ses capacités technologiques et opérationnelles.

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