Politique

Al-Julani récompense la Turquie en lui accordant la priorité pour la reconstruction de la Syrie


Le chef de Hay’at Tahrir al-Sham (HTS) et figure de proue de la nouvelle direction en Syrie, estime que la victoire remportée par les factions syriennes n’est pas seulement une victoire pour les Syriens, mais aussi pour les Turcs.

La Turquie devrait récolter les fruits de son soutien aux factions syriennes dirigées par Hay’at Tahrir al-Sham, qui a renversé le régime du président syrien Bachar al-Assad, notamment en obtenant des contrats pour la reconstruction, ainsi que pour la réorganisation et le réarmement de la nouvelle armée syrienne. Cette intention a été confirmée publiquement par le chef de la nouvelle direction, Ahmad al-Shara, connu sous le nom d’Abou Mohammad al-Julani, lors d’un entretien avec le journal turc gouvernemental Yeni Şafak.

La Turquie a joué un rôle crucial dans l’offensive surprise lancée par HTS et ses alliés sur Damas, qui a abouti à la chute du régime. Elle s’efforce actuellement de mobiliser la communauté internationale pour reconnaître la nouvelle autorité, demandant explicitement une chance de gouverner.

Ankara a été la première à envoyer une délégation de haut niveau après la chute de Bachar al-Assad, dirigée par Ibrahim Kalin, chef des renseignements et ancien conseiller présidentiel. La Turquie a également été la première à établir une mission diplomatique en Syrie.

Al-Julani a déclaré que la Turquie, qui a accueilli des millions de Syriens pendant la guerre civile, aurait la priorité sur d’autres nations dans la reconstruction de la Syrie. Lors de son entretien avec Yasin Aktay de Yeni Şafak, il a discuté de la chute du régime al-Assad, de la reconstruction, des relations avec la Turquie, et a adressé un message au peuple turc.

Il a affirmé qu’Ankara avait traité les réfugiés syriens avec respect, plus que tout autre pays, ajoutant : « J’espère que la Syrie n’oubliera pas cette bienveillance. » Il a également indiqué que la Turquie jouerait un rôle clé dans la reconstruction, y compris dans les relations commerciales.

Depuis le début du conflit en 2011, la Turquie a accueilli environ 3,6 millions de réfugiés syriens et soutenu les factions armées, avec une implication significative de ses services de renseignement.

Concernant le retour des réfugiés, en particulier ceux en Turquie, al-Julani a souligné la nécessité de créer un environnement propice pour encourager les déplacés à rentrer chez eux, avec des logements de qualité, des services, et un développement économique.

Il a également abordé les atrocités du régime, notamment dans la prison de Saydnaya, et insisté sur la nécessité de documenter ces crimes et de traduire les coupables en justice. Il a proposé de transformer la prison en musée pour en faire un mémorial des crimes du régime.

Al-Julani a attribué la chute rapide du régime al-Assad à une planification stratégique et à la détermination populaire, niant toute entente avec des puissances étrangères comme la Russie ou l’Iran.

La Turquie, qui entretenait des relations tendues avec HTS, a finalement recalibré sa stratégie face à l’intransigeance du régime al-Assad, en soutenant les factions ayant réussi à renverser le régime.

 

 

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