Moyen-Orient

Accord de cessez-le-feu à Gaza : pressions internes et régionales dessinent les contours de l’accord possible


Selon le Wall Street Journal, des pressions internes et régionales poussent à la fois Israël et le Hamas vers un accord susceptible de redessiner le paysage à Gaza et au Moyen-Orient.

Bien que leurs motivations divergent, les deux parties se retrouvent à un moment politique décisif, les contraignant à interagir avec les initiatives menées par les États-Unis, le Qatar et l’Égypte.

L’accord en discussion prévoit une trêve temporaire de 60 jours, durant laquelle le Hamas libérerait dix otages israéliens vivants, en échange de la libération d’un plus grand nombre de prisonniers palestiniens détenus dans les prisons israéliennes. L’accord inclurait également un accès humanitaire élargi à la bande de Gaza, en proie à une famine grandissante.

D’après le journal, la guerre récente avec l’Iran a marqué un tournant politique pour le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, lui offrant une marge de manœuvre pour contourner ses opposants d’extrême droite au sein de la coalition, qui menacent de faire tomber son gouvernement en cas de cessez-le-feu à Gaza.

Le succès des frappes israéliennes contre des installations nucléaires iraniennes, ainsi que contre des alliés de Téhéran au Liban et en Syrie, a renforcé la position de Netanyahou. Il peut désormais envisager une pause des opérations à Gaza sans paraître affaibli devant sa base.

En parallèle, le Hamas fait face à une situation critique dans la bande de Gaza : le mécontentement populaire grandit sous le poids du blocus, du manque de nourriture et de soins médicaux, et de la destruction massive des infrastructures après près de deux ans de bombardements israéliens.

L’assassinat de plusieurs de ses hauts dirigeants et le manque de ressources financières compliquent la tâche du mouvement pour maintenir sa structure et payer ses combattants.

L’annonce vendredi par le Hamas de sa disposition à engager des « négociations sérieuses » en vue d’un cessez-le-feu montre à quel point il ressent la pression. Un accord pourrait ainsi, même temporairement, soulager la population civile.

Mais de nombreuses questions complexes restent à régler lors des négociations en cours au Caire et à Doha, notamment sur le redéploiement des forces israéliennes dans Gaza, les modalités d’entrée et de distribution de l’aide humanitaire, alors que le système onusien s’est révélé inefficace et qu’Israël compte sur des prestataires de sécurité privés américains pour sécuriser les stocks de secours.

Le soutien des États-Unis devrait être déterminant pour faire adopter l’accord au sein du gouvernement israélien, lors de la rencontre prévue lundi entre Netanyahou et le président américain Donald Trump à Washington.

Selon les analystes, Netanyahou cherche à utiliser sa victoire contre l’Iran comme couverture politique pour avancer vers une trêve, voire évoquer la possibilité d’élections anticipées afin de regagner une popularité affaiblie depuis l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023.

L’ancien négociateur israélien Daniel Levy commente : « La trêve n’est peut-être pas son option préférée, mais après avoir frappé l’Iran, il dispose d’un nouveau récit de victoire qu’il pourrait tester pour voir s’il lui apporte un avantage politique suffisant. »

Mais le chemin vers une paix durable reste semé d’embûches. Israël refuse pour l’instant tout engagement ferme en faveur d’un arrêt définitif de la guerre, tandis que le Hamas exige des garanties claires en ce sens. L’accord envisagé demeure donc une phase expérimentale.

Afficher plus

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page