À quel âge un bébé tient-il sa tête ?
Le développement psychomoteur de l’enfant est surveillé dès la naissance par le pédiatre. « Il y a des grandes étapes par lesquelles tous les enfants doivent passer à des âges à peu près fixes » explique le Dr. Julie Salomon, médecin pédiatre. « Tenir sa tête » est ainsi l’une de ces étapes !
À partir de quand un bébé peut-il tenir sa tête ?
Qu’est-ce que ça signifie exactement, « tenir sa tête » ? « À la naissance, le nouveau-né est hypotonique au niveau de son dos et de sa tête : en clair, si on le met en position assise, il s’avachit puisqu’il n’a pas le tonus musculaire nécessaire pour se tenir droit et garder la tête droite » décrit le Dr. Julie Salomon.
Le nouveau-né est, en particulier, insuffisamment musclé au niveau de sa nuque et du haut de son dos pour soulever seul sa tête, dont le poids est (proportionnellement au reste de son corps) extrêmement important.
« Dès son premier mois de vie, le bébé est capable de soulever brièvement sa tête (pendant quelques secondes seulement) lorsqu’il est étendu sur le ventre » explique la pédiatre. D’où l’intérêt de coucher régulièrement le nourrisson sur son ventre, « pendant ses temps d’éveil et quelques minutes seulement, réparties sur toute la journée » recommande le Dr. Julie Salomon. En revanche, on rappelle que, pour dormir, les bébés doivent impérativement être couchés sur le dos, afin de réduire au maximum le risque de mort inattendue du nourrisson (MIN), le nouveau nom de la mort subite du nourrisson !
À l’âge de 2 mois, « le bébé est en capacité de soulever ses épaules » précise le Dr. Salomon. Enfin, c’est vers l’âge de 3 mois que le bébé est censé « tenir sa tête » : « en clair, lorsque vous le portez à la verticale contre vous, sa tête reste bien droite, elle ne part ni en arrière, ni en avant. L’enfant contrôle la position de sa tête. » Si le bébé ne « tient pas sa tête » à l’âge de 3 mois, des examens complémentaires pourront éventuellement être prescrits par le médecin pédiatre.
Peut-on aider son bébé à tenir sa tête ?
Attention ! « Avant l’âge de 3 mois, il est essentiel de bien soutenir la tête de votre bébé lorsque vous le soulevez, car il n’en est pas capable lui-même ! » nous avertit la pédiatre. Ainsi, pendant les balades, pendant le bain, pendant les jeux, lors du coucher… veillez toujours à avoir une main sous la nuque de votre enfant afin de soutenir correctement sa tête. « Faites attention à certains outils de portage (écharpes de portage, porte-bébés…) qui ne soutiennent pas forcément la tête du bébé » ajoute le médecin.
Il est également extrêmement important d’éviter les mouvements de tête trop rapides et/ou trop brutaux : « le risque, en particulier avec un mouvement de tête avant-arrière, c’est d’abîmer des nerfs qui émergent de la moelle épinière, avec des conséquences qui peuvent être dramatiques pour l’enfant » développe le Dr. Julie Salomon. On pense bien sûr au terrible syndrome du bébé secoué…
Comment aider son bébé à tenir sa tête ? Dès l’âge de 1 mois, lorsque l’enfant est couché sur le ventre, la pédiatre conseille « de placer les jouets d’éveil (ceux qui font du bruit, de la lumière, qui sont très colorés… comme les hochets) sur le côté de sa tête, afin de l’encourager à tourner celle-ci ». Par ailleurs, « grattouiller un bébé en bas du dos lorsqu’il est couché sur le ventre l’incite à lever à la tête : c’est un jeu amusant et propice au développement psychomoteur ! »
Attention ! « Chaque enfant évolue à son propre rythme ! Ne vous mettez pas la pression, et ne mettez pas la pression à votre enfant quant à son développement psychomoteur » conseille le Dr. Salomon. Les « paliers d’âge » ne sont que des indicateurs auxquels il faut se référer avec souplesse : pas question de s’en tenir strictement aux chiffres !
« Spontanément, le bébé va chercher à lever la tête et les épaules, en particulier pour regarder autour de lui. Il n’est pas forcément nécessaire de le stimuler de façon à ce qu’il « tienne sa tête » : ça vient tout seul, c’est une étape naturelle du développement de l’enfant » ajoute la médecin pédiatre.