Les Talibans cherchent d’obtenir une reconnaissance internationale
Lors d’une visite dans la capitale voisine, le ministre des Affaires étrangères pakistanais Shah Mehmood Qureshi donnait aux commandants Talibans des conseils sur les moyens d’obtenir une reconnaissance internationale.
Les discussions de haut niveau ont lieu alors que les Talibans font face à une nouvelle crise plus de neuf semaines après leur arrivée au pouvoir. Une explosion a provoqué des coupures d’électricité dans la capitale, Kaboul, qui compte 4,6 millions d’habitants.
Les Talibans ont renversé l’ancien gouvernement Afghan soutenu par les Américains à la mi-Août et ont depuis tenté d’obtenir un soutien international et un financement pour son régime.
Le Pakistan est considéré comme l’un des plus influents interlocuteurs des Talibans et a été l’un des trois pays à avoir reconnu son ancien régime en 1996.
Mais les relations entre les deux voisins ont été tendues depuis l’arrivée des Talibans au pouvoir à la mi-Août, notamment à cause des lignes aériennes et de l’ouverture de points de passage frontaliers pour les personnes et les marchandises.
À son retour à Islamabad, Qureshi déclara qu’ « en tant que voisin et ami, il leur avait fait part des mesures qu’ils pouvaient prendre pour promouvoir leur acceptation internationale ».
Qureshi, accompagné par le chef des services de renseignements pakistanais, a ajouté qu’il avait rencontré le Président du Gouvernement Taliban, Mohammad Hassan Akhund, et la plupart des membres du Gouvernement lors de sa visite à Kaboul Jeudi.
Ils ont examiné la formation d’un gouvernement élargi, le respect des droits des femmes, les besoins des filles en matière d’éducation et la lutte contre les organisations terroristes internationales.
Lors d’une conférence de presse, il déclare que « s’ils font des progrès sur ces questions, il sera plus facile de les reconnaître », ajoutant que « l’environnement s’améliore » afin de reconnaître le système du mouvement.
Peu avant la réunion, la position des Talibans quant au respect des normes internationales a été davantage mise à l’épreuve lorsque des hommes armés du mouvement ont lancé des coups de pied et battu des journalistes qui couvraient des manifestations pour les droits des femmes.
Un groupe de 20 femmes a été autorisé à manifester au centre de Kaboul pendant une heure et demie, mais des journalistes internationaux qui couvraient la marche ont été battus et humiliés.
Le Ministre des Affaires étrangères des Talibans, Amir Khan Muttaqi, a déclaré sur une vidéo : « Nous espérons sincèrement que tous nos problèmes commerciaux seront bientôt résolus et que la frontière sera rouverte », considérant que la rencontre a été « très positive ».
Ces dernières semaines, des camions chargés de fruits Afghans ont été abandonnés à la pourriture à la frontière sud du pays à Spin Boldak, en Afghanistan, après un désaccord entre les deux pays en raison du durcissement par le Pakistan de l’entrée des Afghans sur son territoire.
Qureshi est le troisième ministre des Affaires étrangères à se rendre à Kaboul depuis l’arrivée au pouvoir des Talibans, après les ministres des Affaires étrangères du Qatar et de l’Ouzbékistan. A noter qu’aucun pays n’a encore reconnu les Talibans.