Début des consultations sur la formation du Gouvernement Tunisien
Les experts s’accordent à dire que la formation du futur gouvernement tunisien sera sujette à de nombreuses surprises en ce qui concerne les noms des différents ministres, tout en reconnaissant qu’ils seront tous compétents pour relever les défis de l’époque.
Alors que se déroulaient des consultations intenses pour former le gouvernement, au milieu de spéculations et d’attentes, Najla Bouden a envoyé un message au peuple tunisien, dans lequel elle s’est engagée à travailler dur sur tous les dossiers urgents, et au cœur de la lutte contre la corruption.
Najla Bouden a déclaré sur son compte Twitter : ‘’J’ai l’honneur d’être la première femme à présider le gouvernement en Tunisie. Je travaillerai pour former un gouvernement homogène afin d’affronter les difficultés économiques du pays, de lutter contre la corruption et de répondre aux revendications des Tunisiens concernant leurs droits naturels au transport, à la santé et à l’éducation’’.
Pour les observateurs, il est difficile de prédire les noms des candidats des différents ministères, d’autant plus que la composition des gouvernements tunisiens tient toujours à des surprises lors des derniers instants, mais le plus important est l’efficacité.
En ce qui concerne les critères de sélection des futurs membres du gouvernement, le président tunisien Kais Saied a déclaré à Boden que « les choix seront basés sur le patriotisme et la capacité d’action et d’accomplissement » et a déclaré « qu’aucune ingérence dans les choix ne sera tolérée. » Quiconque tente d’intervenir et d’imposer un nom, « échouera ses efforts » .
Selon une déclaration de la présidence sur cette rencontre, le Président tunisien a également souligné, dans le même contexte, qu’’’il n’y a pas lieu de faire un chantage, de négocier sur le droit ou de tenter de s’infiltrer pour imposer certains choix ‘’.
Il précise que la rencontre « s’inscrit dans le cadre d’une consultation continue en vue de la formation d’un gouvernement basé sur les standards nationaux et la capacité d’action et de réalisation afin de créer une nouvelle histoire de la Tunisie et de répondre aux revendications légitimes du peuple tunisien » .
Les déclarations du Président tunisien sont inséparables de ses actions intensives auprès de son équipe pour combattre toutes les formes de corruption dans le pays et pour commencer à tenir les corrompus responsables de leurs actes.
A cet égard, Saied s’est réuni jeudi lors d’une longue réunion, qui a précédé sa rencontre avec le Premier ministre, avec le chef de la Cour des comptes, Naguib Al-Qatari, et a confirmé au cours de la réunion que les dernières élections (2019) avaient été financées par l’étranger et par des personnes qu’il a qualifiées de ‘’corrompus’’.
Le président tunisien affirme que « pour se présenter aux dernières élections, les députés qui ont volé des recommandations ne doivent pas parler de lutte contre la corruption, et ils ont volé des chèques », notant que « plusieurs listes parlementaires devaient être annulées ».
Il poursuit : ‘’Il nous faut établir les conséquences pénales, et le pouvoir judiciaire doit jouer son rôle historique jusqu’à ce que le peuple retrouve ses droits et que la Tunisie se débarrasse des États auxquels elle est soumise depuis des décennies’’.
L’analyste politique tunisien Belahcen Yahyaoui formule trois conditions qui détermineront la composition du futur gouvernement du pays. La première est extrêmement importante et ne peut être abandonnée pour tous les nouveaux fonctionnaires, à savoir l’’’hygiène de la main’’, c’est-à-dire qu’ils n’ont aucun précédent en matière de corruption financière ou politique, de financement extérieur ou d’exploitation des ressources de la population.
Le second critère que les personnes sélectionnées fixent pour le gouvernement est celui de l’efficacité, sans tenir compte de ce qu’est un gouvernement, qu’il soit constitué de « technocrates » ou de représentants de factions politiques. Mais le plus important est l’aptitude de ceux-ci à traiter les fichiers actuels de l’État et à commencer à trouver des solutions. Le président a parlé de ces deux critères comme fondamentaux dans le choix et la formation du nouveau gouvernement tunisien.
Selon Yahyaoui, une troisième condition, peut-être celle du Président, est de savoir dans quelle mesure ces personnalités sont liées au projet du Président qu’il s’efforce de mettre en œuvre dans les années à venir. Il affirme que le Président s’en tient pleinement à la norme morale de l’État, c’est-à-dire que toutes les personnes qui s’occupent de politique sont très morales, ce qui est un projet de grande valeur.