Le Qatar a demandé l’aide de la Turquie pour réprimer les manifestations populaires

Les autorités qatariennes ont demandé l’aide des forces turques stationnées au Qatar, afin d’instaurer la sécurité et la stabilité face aux manifestations populaires en colère, comme l’a révélé le quotidien turc 24, mardi.

Le Président turc Recep Tayyip Erdoğan avait précédemment souligné dans une interview accordée à un journal britannique le rôle de ses forces basées dans cet État du Golfe : Les forces turques au Qatar sont au service de la stabilité et de la paix dans la région du Golfe et personne ne devrait s’en inquiéter, ajoutant qu’il existe des relations stratégiques entre les deux pays, notamment dans le domaine de la défense.

Dans le même entretien, Erdoğan a souligné les avantages des relations entre les deux pays, en particulier dans le domaine de la défense. Compte tenu de ses capacités modestes dans ce domaine, la Turquie tente de maintenir ses relations de sécurité et de défense avec le Qatar, malgré les doutes de la plupart des experts militaires et de sécurité.

Dans un commentaire sur ces déclarations, le journal turc 24 cite : Les déclarations d’Erdoğan ont cherché à exagérer le rôle des forces turques, citant le désir du président turc d’obtenir des fonds qataris, comme l’a confirmé le site d’information Ahval, spécialisé dans les affaires turques.

Les experts ont également souligné que la marge d’action des Turcs au Qatar pouvait être très limitée. Ils se trouvent dans une région particulièrement sensible aux États-Unis, qui possède une forte présence militaire dans ce État du Golfe avec 8 000 soldats américains déployés dans le cadre d’opérations militaires transfrontalières.

En revanche, 1 500 soldats turcs stationnés au Qatar sont basés dans les bases de El Rayyan et Tareq Bin Ziad, ce qui explique, selon le journal, que les experts de la présence militaire turque au Qatar le considèrent comme symbolique, quelle que soit sa taille, et qu’ils estiment que son rôle ne peut pas se limiter à la dimension psychologique de l’apaisement de la famille régnante.

Le journal a posé la question de savoir pourquoi les forces turques étaient présentes ou si elles étaient importantes. La visite d’Erdoğan au Qatar s’est produite peu après la chute des prix de la livre turque, avec un dollar américain à 7,9 lires, la baisse la plus brutale jamais enregistrée. Elle apparaît également à la lumière des tensions extrêmement coûteuses que traverse la Turquie depuis la Méditerranée orientale jusqu’au Caucase du Sud.

Les observateurs remettent souvent en question l’égalité des chances de bénéficier des relations en développement rapide entre Ankara et Doha, car ils voient que l’équilibre est entièrement du côté turc et non dans l’intérêt du Qatar, car Erdoğan a souligné que les projets communs dans les domaines militaire, sécuritaire et les industries de défense sont l’épine dorsale des relations entre la Turquie et le Qatar.

Erdoğan ajoute : Les exportations de son pays vers le Qatar ont atteint près de 10 % l’année dernière, et il y a actuellement 500 co-entreprises turques actives au Qatar. Seuls les entrepreneurs turcs ont réalisé des projets d’une valeur totale d’environ 18,5 milliards de dollars au Qatar.

L’information selon laquelle les forces turques se sont déployées pour protéger l’ordre du pays à Doha fait suite à une vague de colère générale à l’encontre des tribus qataries qui ont été exclues de la vie politique et privées de l’exercice de leurs droits civils et politiques, comme le prévoient les accords internationaux et les droits de l’homme.