Zelensky cherche en Turquie à relancer les négociations de paix… Rencontre possible avec Witkoff
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky se rend mercredi en Turquie dans une tentative de relancer des négociations de paix dont les premiers cycles ont échoué, alors que la pression militaire russe s’intensifie dans l’est du pays.
Zelensky doit tenir des discussions à Ankara visant à convaincre Washington de reprendre les efforts diplomatiques destinés à mettre fin à la guerre en Ukraine, selon un responsable ukrainien cité par l’Agence France-Presse. Le président ukrainien a affirmé vouloir redonner vie à un processus de paix qui s’est enlisé après l’échec de plusieurs cycles de pourparlers russo-ukrainiens tenus à Istanbul cette année, sans parvenir à aucun résultat concret.
Moscou n’a pas accepté de cessez-le-feu, maintenant comme condition préalable la reconnaissance par Kiev de la séparation de certaines régions, une exigence que les Ukrainiens rejettent catégoriquement, la considérant comme une forme de capitulation. Dans le même temps, les forces russes ont poursuivi leur progression sur le front et intensifié leurs bombardements contre les villes ukrainiennes.
Zelensky, qui s’est rendu en Espagne mardi, devrait rencontrer son homologue turc Recep Tayyip Erdogan mercredi à Ankara dans le cadre d’une tournée européenne. Lors d’une conférence de presse à Madrid, il a déclaré : « Demain, j’ai une rencontre avec le président Erdogan. Nous examinerons avant tout les meilleures pistes pour garantir l’instauration d’une paix juste en Ukraine. »
Un haut responsable ukrainien, ayant requis l’anonymat, a indiqué à l’AFP que l’objectif principal de la visite de Zelensky serait « de rétablir l’implication américaine » dans les efforts de paix, notamment par l’imposition de sanctions contre la Russie et par la pression diplomatique nécessaire pour amener le Kremlin à la table des négociations.
Une autre source ukrainienne de haut niveau s’attend à ce que l’émissaire américain Steve Witkoff participe aux discussions prévues en Turquie.
Le Kremlin a pour sa part annoncé qu’aucun responsable russe n’assisterait aux pourparlers mercredi en Turquie, tout en affirmant rester ouvert à des discussions visant à résoudre le conflit en Ukraine.
Parallèlement, des parlementaires américains préparent un projet de loi visant à durcir les sanctions contre la Russie, notamment en imposant des droits de douane sur tous les pays achetant son pétrole et son gaz. Le président américain Donald Trump a déclaré mardi qu’il n’avait aucune objection à ce type de législation.
Trump a tenté de mettre à profit ses relations personnelles avec le président russe Vladimir Poutine pour avancer vers une résolution du conflit ukrainien, mais sans obtenir de progrès notable jusqu’à présent. Frustré par l’attitude du Kremlin, il a imposé des sanctions aux deux plus grandes compagnies pétrolières russes.
Selon le responsable ukrainien, « les Américains étudient actuellement un ensemble de nouvelles pressions, il est donc logique de relancer la dynamique diplomatique. » Il a ajouté sur les réseaux sociaux : « Nous nous préparons à revitaliser les négociations et nous avons élaboré des propositions que nous présenterons à nos partenaires. »
Le mois dernier, Moscou a lancé sa plus vaste campagne de bombardements contre les infrastructures gazières ukrainiennes depuis le début de l’opération militaire en 2022, provoquant l’arrêt de 60 % de la production de ce combustible essentiel au chauffage. Kiev a pour sa part visé à plusieurs reprises des dépôts de carburant, des raffineries et d’autres installations énergétiques russes, affirmant qu’il s’agissait d’une réponse aux attaques menées par Moscou.
