Politique

Une guerre impossible à gagner… un message nucléaire de l’OTAN à la Russie


Le secrétaire général de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), Mark Rutte, a affirmé que le succès des récents exercices nucléaires annuels menés par l’Alliance démontre que celle-ci dispose d’une dissuasion nucléaire crédible, efficace et capable de faire face à toute forme d’escalade ou de menace russe dans la conjoncture actuelle.

Dans une déclaration au journal allemand Welt am Sonntag, Rutte a indiqué : « Le succès de ces manœuvres m’a donné une confiance absolue dans la crédibilité de la dissuasion nucléaire de l’OTAN. » Il a ajouté : « Lorsque la Russie utilise un discours nucléaire dangereux et imprudent, nos citoyens doivent savoir qu’il n’y a aucune raison de paniquer, car l’OTAN possède une dissuasion nucléaire forte et cohérente. »

Et de poursuivre : « Le président russe Vladimir Poutine doit comprendre qu’une guerre nucléaire ne peut jamais être gagnée et ne doit jamais être menée. »

Le secrétaire général a souligné que ces exercices interviennent à un moment particulièrement sensible, marqué par une intensification des tensions entre l’OTAN et la Russie depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine en 2022, estimant que la dissuasion nucléaire collective demeure la pierre angulaire de la stratégie défensive de l’Alliance.

Test de la préparation nucléaire

Selon un communiqué de l’OTAN, les manœuvres, baptisées Steadfast Noon (« Réponse constante »), comprenaient des exercices aériens, terrestres et maritimes impliquant plusieurs États membres. Elles visaient à tester la coordination opérationnelle et les systèmes de communication entre les forces nucléaires et conventionnelles.

Rutte a précisé que les résultats de ces exercices ont été « déterminants pour renforcer la confiance dans la capacité de l’Alliance à réagir à toute menace stratégique », ajoutant que l’OTAN « dispose des moyens nécessaires pour dissuader, tout en restant pleinement engagée à éviter toute escalade inutile ».

Escalade russe et riposte occidentale

Pour sa part, le président russe Vladimir Poutine a à plusieurs reprises mis en garde l’Occident contre de « graves conséquences nucléaires » si les pays occidentaux continuaient à fournir des armes à l’Ukraine.

En octobre dernier, Poutine a déclaré que Moscou pourrait recourir à l’arme nucléaire en cas d’attaque par des missiles conventionnels, précisant que la Russie considérerait toute attaque provenant d’un État soutenu par une puissance nucléaire comme une « attaque conjointe ».

Ces déclarations, jugées par les responsables européens comme une escalade du discours nucléaire russe, interviennent alors que Moscou poursuit le développement de ses capacités stratégiques, notamment à travers le déploiement de missiles balistiques intercontinentaux Sarmat et les tests du missile nucléaire Burevestnik.

Un message clair de dissuasion

Rutte a néanmoins affirmé que l’OTAN « ne cherche pas la confrontation, mais ne tolérera aucune atteinte à la sécurité de ses membres », soulignant que les récentes manœuvres envoient un message clair : toute attaque contre un pays membre sera confrontée à une réponse ferme.

Il a ajouté que la dissuasion nucléaire de l’OTAN repose sur le principe de transparence et sur le respect des traités internationaux, tout en constituant « la garantie ultime de la sécurité de l’Europe et de l’Atlantique Nord ».

Ces exercices interviennent un an après la prise de fonctions de Mark Rutte à la tête de l’OTAN, à une période que les experts qualifient de « plus sensible depuis la guerre froide », en raison de la montée des tensions géopolitiques entre l’Occident et la Russie et des inquiétudes croissantes concernant une nouvelle course aux armements s’étendant de l’Europe jusqu’à l’Arctique.

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