Politique

De l’Israël aux États-Unis… un tournant dans la gestion de l’aide à Gaza


Le journal américain The Washington Post a révélé, samedi, un changement majeur dans la gestion de l’aide humanitaire destinée à la bande de Gaza.

Les États-Unis ont officiellement remplacé Israël en tant que principal superviseur de l’opération humanitaire, dans le cadre de la mise en œuvre du plan de paix du président américain Donald Trump.

Selon le rapport, les prérogatives autrefois détenues par l’unité israélienne « Coordinateur des activités gouvernementales dans les territoires » (COGAT), relevant de l’armée israélienne, ont été transférées au nouveau centre de commandement américain de Kiryat Gat, qui dépend du Commandement central de l’armée américaine (CENTCOM). Le journal précise que la transition s’est achevée ce samedi.

La Washington Post a souligné qu’Israël est désormais « seulement partie prenante du dialogue » et n’a plus le pouvoir de décision sur les questions essentielles relatives à l’entrée et à la distribution de l’aide à l’intérieur de Gaza.

Un centre américain multilatéral

Des sources informées ont indiqué au journal que le nouveau centre regroupe plus de 40 pays et organisations internationales opérant dans une même salle de coordination dirigée par les États-Unis. Les premières semaines de son fonctionnement ont été marquées par une certaine confusion et des difficultés de coordination entre les parties impliquées.

Le centre supervise le passage de l’aide via le poste frontalier de Kerem Shalom, au sud de la bande de Gaza, tandis que les points de passage du nord demeurent complètement fermés depuis le début du mois de septembre.

La Washington Post a ajouté que le rôle d’Israël s’est progressivement réduit après que Tel-Aviv a limité, ces derniers mois, les quantités de nourriture et de carburant autorisées à entrer, suscitant des critiques internationales croissantes.

Les positions des organisations humanitaires

Plusieurs organisations internationales de secours ont salué l’initiative américaine, la qualifiant d’« évolution positive » dans la gestion de l’aide, tout en avertissant que le changement resterait limité tant qu’Israël conserverait un contrôle effectif sur les points de passage.

Jan Egeland, secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés, a déclaré : « Israël continue d’entraver certains volets de l’aide prévue dans le plan Trump », ajoutant que l’implication directe des États-Unis constitue « une très bonne nouvelle », mais qu’elle met à l’épreuve la crédibilité de Washington quant à sa capacité à transformer ses engagements en résultats concrets sur le terrain.

Un contrôle américain renforcé sur Israël

Le journal a cité des sources de la Maison-Blanche affirmant que l’administration américaine a intensifié sa surveillance d’Israël pour s’assurer qu’elle respecte ses engagements dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu. La mission principale de Washington, à ce stade, serait de « surveiller le Premier ministre Benjamin Netanyahou » et de garantir qu’aucune reprise des opérations militaires n’ait lieu.

Les mêmes sources ont ajouté que la présence militaire américaine dans la région pourrait s’élargir si la mise en œuvre du plan Trump se poursuit. Ce plan vise, selon Washington, à reconstruire Gaza et à consolider durablement le cessez-le-feu.

Des sources américaines ont également indiqué que le volume de l’aide entrant à Gaza a augmenté progressivement depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, avec environ 800 camions pénétrant chaque jour dans le territoire. Toutefois, la distribution de ces aides continue de rencontrer de nombreux obstacles.

Le journal a rapporté que des membres du mouvement Hamas continuent de s’emparer de certains convois humanitaires afin de les redistribuer selon leurs propres intérêts politiques et militaires. Les États-Unis ont publié, la semaine dernière, une vidéo montrant des combattants du mouvement s’emparant d’un camion d’aide appartenant à un convoi international en route vers le nord de Khan Younès.

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