Un cri venu de Taëz : Sortez les Frères musulmans de nos salles de classe
Quoi de pire que de priver les élèves de leur droit à l’éducation ? Peut-être de les voir confinés dans un “camp scolaire”, assis à même le sol, tandis que des forces militaires occupent leurs salles climatisées et leurs ateliers équipés.
C’est la scène choquante qu’a révélée une vidéo diffusée par les médias locaux, déclenchant une vague d’indignation à Taëz et ravivant le débat sur “l’occupation militaire” des établissements éducatifs par les brigades affiliées aux Frères musulmans.
La vidéo montre les étudiants de l’Institut technique d’Al-Hasb dans des conditions étouffantes : une seule salle exiguë rassemblant plusieurs sections d’enseignement. Certains élèves sont assis par terre, d’autres se tiennent à l’extérieur, tentant de suivre le cours sans même apercevoir leur enseignant.
Cette situation n’a rien d’exceptionnel ; elle reflète le quotidien des étudiants de la formation professionnelle depuis plusieurs années, alors que les bâtiments principaux de leurs instituts demeurent sous le contrôle des forces du “Front militaire de Taëz”, affilié aux Frères musulmans.
Les étudiants ont lancé un cri d’alarme à l’adresse du président du Conseil de direction, Dr. Rashad Al-Alimi, l’appelant à superviser personnellement l’évacuation “du dernier homme armé des bâtiments occupés”.
Mais la question qui agite la rue de Taëz demeure : pourquoi le front militaire refuse-t-il d’évacuer les établissements éducatifs malgré les directives gouvernementales répétées ?
Le paradoxe, selon des activistes, est que ce front, qui génère des milliards de rials chaque année, refuse de construire un siège permanent, préférant demeurer dans les écoles.
Les observateurs estiment que cette occupation persistante découle de la crainte des responsables militaires de voir la “véritable ampleur du scandale” exposée.
Ils expliquent qu’un retrait révélerait les pillages et destructions massives ayant touché les équipements modernes et les ateliers de formation au fil des années.
Et le problème ne se limite pas à l’Institut d’Al-Hasb : le front militaire continue d’occuper trois infrastructures vitales au cœur de la ville — les bâtiments de l’enseignement technique d’Al-Hasb, l’école Saba (anciennement Balqis) et la Compagnie nationale du tabac et du soufre.
Selon des analystes, cette dernière seule aurait pu rapporter environ 20 milliards de rials par an au Trésor public si elle avait été remise en service.
Plus grave encore, des sources éducatives affirment que cette occupation menée par les Frères musulmans a fait échouer plusieurs projets de réhabilitation et d’aide financière offerts par des pays frères, des projets qui auraient pu redonner vie aux instituts techniques et accueillir des milliers d’étudiants privés d’éducation.
