La rencontre de l’aéroport : pourquoi Trump et Xi ont-ils choisi le tarmac plutôt que les palais ?
Dans une scène inhabituelle pour les rencontres entre dirigeants des grandes puissances, le président américain Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping se sont rencontrés jeudi à l’aéroport international de Gimhae, dans la ville sud-coréenne de Busan.
Cette entrevue, qui s’est tenue sur le tarmac plutôt que dans les palais officiels ou les résidences diplomatiques habituelles, a attiré l’attention du monde entier.
Sur le terrain de l’aéroport, l’avion présidentiel américain « Air Force One » était stationné à proximité d’une base aérienne adjacente, tandis que les véhicules officiels des deux chefs d’État étaient alignés devant le bâtiment de la base où la rencontre à huis clos a eu lieu.
La raison du lieu choisi
Selon des sources américaines et chinoises citées par la chaîne CNN, le principal motif de la tenue du sommet à l’aéroport réside dans les emplois du temps particulièrement serrés des deux dirigeants. Tous deux avaient des engagements officiels concomitants le même jour, ce qui rendait difficile la planification d’une rencontre prolongée.
Initialement prévue avant le départ de Trump d’Asie, la réunion risquait alors d’être « brève et précipitée », ce qui a conduit les deux parties à la reporter au lendemain matin à Busan.
L’aéroport offrait, selon les conseillers des deux camps, une solution logistique rapide et sécurisée : il permettait d’organiser la rencontre sous supervision directe des services de sécurité américains et chinois, sans protocole diplomatique long ni mesures de sécurité supplémentaires.
Une rencontre exceptionnelle
Il s’agit du premier face-à-face entre Trump et Xi depuis le début du second mandat du président américain. Ce sommet s’est tenu en marge de la tournée asiatique de Trump, qui comprenait des escales au Japon et en Corée du Sud, à l’occasion du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (APEC) organisé dans la ville de Gyeongju.
Contrairement à ses précédentes réunions avec les dirigeants du Japon et de la Corée du Sud — tenues dans des lieux prestigieux tels que le palais Akasaka à Tokyo ou le musée national de Gyeongju — Trump a préféré une approche plus sobre et fonctionnelle avec le président chinois, traduisant la nature pragmatique des discussions axées principalement sur les dossiers économiques et commerciaux.
Un contexte tendu et un moment stratégique
Cette rencontre survient quelques heures seulement après l’annonce par Trump de son ordre donné au Pentagone de relancer des essais nucléaires « sur un pied d’égalité » avec la Russie et la Chine. Cette décision a suscité de vives inquiétudes internationales, conférant à l’entretien une dimension plus sensible encore.
Simultanément, le président Xi arrivait en Corée du Sud dans le cadre d’une tournée régionale destinée à renforcer la coopération économique en Asie de l’Est. Busan, située stratégiquement entre les itinéraires des deux dirigeants, s’est alors imposée comme le point de convergence idéal.
