Grand Maghreb

Al-Ghariani et la justice : les Frères musulmans de Libye poursuivent leurs appels au chaos et à la déstabilisation


Dans une nouvelle étape de la campagne d’incitation contre les institutions libyennes, le mufti des groupes extrémistes, Sadiq al-Ghariani, a de nouveau tenu des propos hostiles à l’encontre du pouvoir judiciaire.

Al-Ghariani a attaqué la Cour constitutionnelle suprême, la plus haute instance judiciaire du pays, la qualifiant de « cour du mal » dans une référence religieuse visant à dresser l’opinion publique contre elle et à servir les objectifs du mouvement des Frères musulmans.

Dans des déclarations controversées diffusées sur sa chaîne de télévision Al-Tanasuh, qu’il possède, al-Ghariani a affirmé que la Cour constitutionnelle, créée par le commandant de l’armée, le maréchal Khalifa Haftar, et le président du Parlement, Aguila Saleh, devait être « supprimée », jugeant qu’il était inacceptable de « garder le silence » face à son existence, et la qualifiant d’« illégitime, religieusement et légalement ».

Poussant plus loin son attaque, il a assimilé la Cour à « une institution de discorde », en la comparant à la « mosquée du mal » mentionnée dans les textes religieux, construite selon lui « pour diviser les rangs des musulmans ».

Al-Ghariani a prétendu que cette cour visait à protéger Haftar afin de lui permettre de se présenter aux élections présidentielles, malgré l’existence de lois interdisant la candidature des personnes à double nationalité. Il a ajouté que sa création représentait « une manipulation du destin du pays » et « une moquerie du peuple libyen ».

Il a en outre qualifié le Parlement libyen, qui avait approuvé la création de la Cour constitutionnelle, d’institution « dépourvue de légitimité », allant jusqu’à affirmer qu’il « servait les intérêts de services de renseignement étrangers et du projet sioniste ».

Ces déclarations s’ajoutent à une longue série de prises de position incendiaires. Depuis sa destitution de la fonction de mufti de Libye en novembre 2014 par décision du Parlement, al-Ghariani n’a cessé d’utiliser son ancienne position pour diffuser des fatwas justifiant la violence et encourageant la désobéissance, notamment contre l’institution militaire.

Connu dans les milieux libyens sous le surnom de « mufti de la ruine », al-Ghariani s’est illustré par ses nombreux avis religieux ayant alimenté les affrontements armés entre Libyens. Parmi ses positions les plus controversées figure son appel direct aux milices à descendre dans les rues pour empêcher la tenue des élections, ce qui avait été perçu comme une tentative délibérée de bloquer tout processus démocratique pacifique.

Malgré sa révocation officielle par le Parlement, al-Ghariani continue de diriger la soi-disant « Dar al-Ifta » à Tripoli, bénéficiant du soutien de milices extrémistes qui assurent sa protection en échange d’une légitimité religieuse justifiant leurs actions armées et leurs violations contre l’État.

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