L’accord sur Gaza met à nu les Frères musulmans : la rhétorique égyptienne comme échappatoire face à la fracture intérieure
Alors que le rôle de l’Égypte dans l’arrêt de l’hémorragie à Gaza a reçu des louanges internationales sans précédent, l’organisation des Frères musulmans a persisté dans une posture de déni, réactivant son vieux procédé consistant à instrumentaliser des causes légitimes pour régler ses comptes avec l’État égyptien.
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Tandis que Le Caire rassemblait les parties belligérantes et résistait avec sang-froid aux pressions internationales, les Frères ont exploité la tragédie palestinienne dans des campagnes de communication visant à saper la position et le rôle régional de l’Égypte, comme si la réalisation d’un accord de paix était, à leurs yeux, un méfait politique.
À chaque initiative égyptienne destinée à mettre fin à la guerre à Gaza ou à consolider la trêve, les Frères recyclent leur discours déformé : ils présentent l’Égypte comme partie prenante au conflit plutôt que comme pilier de stabilité.
Ainsi, leur « défense de la Palestine » devient un instrument d’attaque contre Le Caire, et leurs actes — bien plus que leurs paroles — révèlent que leur véritable adversaire n’est pas Israël, mais l’État égyptien lui-même.
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Pourquoi les Frères s’acharnent-ils contre l’Égypte ?
Monir Adib, chercheur en mouvements extrémistes et terrorisme, a déclaré que les tentatives récurrentes des Frères pour discréditer le régime en Égypte ne datent pas d’hier — elles persistent depuis treize ans — mais qu’elles se sont accentuées au cours des deux dernières années, en tirant parti de la guerre à Gaza et de la sensibilité populaire envers la cause palestinienne.
Adib explique que l’acharnement des Frères à salir l’image de l’État égyptien, malgré les importantes interventions de celui-ci au cours des deux dernières années, a une finalité : instrumentaliser la cause palestinienne pour servir des intérêts internes au mouvement, dont l’objectif ultime serait de renverser le système politique égyptien et ses institutions.
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Selon lui, les tentatives des Frères pour présenter le régime égyptien comme responsable de la misère des Palestiniens ne sont qu’un stratagème de dénigrement destiné à détourner l’opinion publique égyptienne et à en tirer des bénéfices politiques.
Bien que Khalil al-Hayya, un dirigeant du Hamas, ait publiquement remercié toutes les parties impliquées, et en particulier l’Égypte, les Frères ferment les yeux sur ces reconnaissances et persistent dans leur campagne de discrédit à l’encontre du pays, affirme le chercheur.
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Amr Abdel-Moneim, spécialiste de l’islam politique, estime qu’une part du conflit vise à faire entrer le groupe dans la crise palestinienne ; autrement dit, « quoi qu’ait fait l’État égyptien et quel que soit le prix qu’il ait payé ces deux dernières années, l’organisation fera abstraction de ces efforts ».
Sur les raisons de cette posture, Abdel-Moneim ajoute que le mouvement cherche à régler ses comptes avec l’État égyptien après son échec retentissant au pouvoir. Il pointe l’implication quotidienne des médias fréristes dans l’amplification de la crise, donnant l’impression que c’est l’Égypte, et non Israël, qui a fermé la porte.
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Pourquoi des communiqués divergents ?
Quant à la divergence entre le communiqué du « Groupe de Londres » — qui loue l’Égypte et son rôle — et celui de la « Front pour le changement », qui contient des critiques déplacées, Abdel-Moneim l’explique par la politique de répartition des rôles au sein de l’organisation.
Le groupe de Londres chercherait depuis quelque temps à amadouer le régime égyptien, affirmant respecter la souveraineté et la position égyptiennes tout en soutenant le Hamas ; mais l’état de déliquescence du mouvement pousse parfois ce groupe à des piques voilées, selon le chercheur.
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Une autre aile de la « Front pour le changement » prône, elle, la résolution du conflit par « l’action armée et des cellules spécialisées », estimant que s’attaquer aux régimes arabes prime sur l’affrontement avec Israël.
Adib rappelle que la « Front pour le changement » est à l’origine de la création de milices armées, notamment « Sawad Misr », la branche armée affiliée aux Frères, connue pour avoir légitimé l’usage de la violence — d’où la continuité de leur hostilité à l’égard de l’État égyptien.
Pour Adib, les Frères constituent un « cancer » qu’il faut éradiquer : ils représentent, selon lui, une menace non seulement pour la sécurité nationale égyptienne, mais pour l’ensemble de la région arabe.
