l’Amérique a besoin d’une enquête approfondie sur les activités des Frères musulmans ?

Alors que le Congrès américain débat encore de la question des Frères musulmans, la récente initiative juridique d’un haut responsable du mouvement visant à retirer le nom du Hamas des listes britanniques du terrorisme suscite de vives inquiétudes dans les milieux politiques américains.
Cette démarche, perçue comme une tentative explicite de redorer l’image du Hamas, émane de Moussa Abou Marzouk, figure éminente des Frères musulmans et dirigeant du Hamas. Entré aux États-Unis en 1982 avec un visa étudiant, il y passa plus d’une décennie à mettre en place des réseaux terroristes sur le sol américain.
Ces agissements ont relancé les appels à une enquête approfondie aux États-Unis, qui ne se limite pas aux simples classements administratifs, mais qui retrace les racines de ces réseaux, leurs ramifications, et explique comment ils ont transformé universités et institutions civiles en plateformes d’influence.
Selon le site américain MEMRI, ces réseaux se sont par la suite illustrés dans les manifestations pro-Hamas qui ont éclaté après les événements du 7 octobre, ce qui rend d’autant plus urgente l’ouverture d’une enquête sérieuse, d’autant que de nouvelles propositions législatives offrent aujourd’hui un cadre propice à cet objectif.
Des racines solidement implantées
L’affaire Abou Marzouk illustre la manière dont les organisations terroristes exploitent l’ouverture de la société américaine pour consolider leurs bases.
Durant son séjour aux États-Unis, il a dirigé le bras politique du Hamas tout en obtenant des diplômes dans de prestigieuses universités, récoltant des millions de dollars de dons au profit d’activités terroristes, et réussissant même à obtenir la carte de résident permanent.
Il n’hésita pas non plus à rechercher une reconnaissance officielle auprès d’administrations américaines successives, démontrant ainsi la capacité de ces mouvements à infiltrer des institutions clés comme l’éducation et la politique.
Son lien avec l’« Islamic Holy Land Foundation for Relief and Development » (HLF) illustre bien le danger. Placée sous surveillance par le FBI dès le milieu des années 1990, la fondation fut inscrite après les attentats du 11 septembre sur les listes mondiales du terrorisme pour financement du Hamas.
Bien que fermée depuis, son réseau financier et organisationnel s’avéra bien plus vaste, ayant contribué à acheminer des millions de dollars au profit du Hamas et d’autres causes extrémistes, avec des effets encore perceptibles aujourd’hui.
Une stratégie intergénérationnelle
La menace s’est aggravée en raison du relais pris par les enfants et proches des fondateurs initiaux. Plusieurs figures illustrent cette continuité :
- Tareq Al-Suwaidan, dirigeant des Frères musulmans, qui a créé des mosquées et centres islamiques aux États-Unis depuis la fin des années 1980. Bien qu’interdit de territoire pour liens terroristes, sa fille poursuit des activités politiques et académiques à Harvard, avec des connexions à Rashida Tlaib et Alexandria Ocasio-Cortez.
- Sami Al-Arian, ancien professeur à l’Université de Floride du Sud, a utilisé son poste pour fonder des organisations de financement liées aux Frères musulmans. Condamné pour terrorisme, il a été expulsé vers la Turquie. Aujourd’hui, ses enfants occupent des postes influents dans les médias et le milieu académique.
- Hatem Bazian, professeur à l’Université de Californie – Berkeley, dirige « American Muslims for Palestine » et est l’un des principaux idéologues du mouvement BDS et de ses activités estudiantines anti-israéliennes.
- Sabri Samirah, cadre jordanien des Frères musulmans, ancien chef de l’« Islamic Association for Palestine », interdit d’entrée aux États-Unis avant de revenir sous l’administration Obama. Son fils est aujourd’hui actif politiquement en Virginie.
- Salah Sultan, universitaire égyptien, fondateur de l’« American Islamic University » dans le Michigan, condamné à mort pour son rôle dirigeant au sein des Frères musulmans.
Ces exemples montrent que la stratégie des Frères musulmans est de longue haleine : ériger des institutions à façade sociale ou éducative, mais à finalité politique et idéologique.
Les documents judiciaires américains ont d’ailleurs confirmé que l’objectif affiché des Frères est le « grand djihad » à l’intérieur des États-Unis, par la « destruction de la civilisation occidentale de l’intérieur ». Ce n’était pas un simple slogan, mais un plan officiel et contraignant pour leurs partisans.
Des enquêtes officielles en cours
Aujourd’hui encore, des organisations liées aux Frères musulmans et au Hamas, telles que le Council on American-Islamic Relations (CAIR), American Muslims for Palestine ou l’Islamic Society of North America (ISNA), font l’objet d’investigations fédérales.
Le sénateur Marco Rubio a déclaré que leur désignation comme organisations terroristes est « à l’étude », soulignant la gravité de leurs activités.
Ces inquiétudes sont relayées au Congrès par des élus des deux camps. Le sénateur Ted Cruz a affirmé que les Frères musulmans représentent « une menace directe à la sécurité nationale américaine » et doivent être classés organisation terroriste « d’urgence », comme l’ont déjà fait plusieurs pays en Europe et au Moyen-Orient.
Mais un simple classement ne suffit pas. L’essentiel est une enquête exhaustive qui dévoile l’étendue de l’infiltration de ces réseaux dans les institutions américaines — universités, médias, sphère politique et décisionnelle — et éclaire leurs objectifs futurs.
Il est crucial de comprendre comment des organisations au lourd passé de financement du terrorisme continuent, des décennies plus tard, à opérer et à influencer la société américaine.