Politique

Israël poursuit ses incursions en Syrie malgré la perspective d’un accord sécuritaire


L’Observatoire syrien des droits de l’homme a rapporté que des forces israéliennes ont poursuivi leurs incursions en territoire syrien et installé des points de contrôle.

Selon cette organisation indépendante basée à Londres, une unité militaire israélienne a pénétré dans le village de Maariya, situé dans la zone du bassin du Yarmouk à l’ouest de Deraa, où elle a érigé un poste de contrôle temporaire à l’entrée est du village, procédant à l’inspection des passants. Parallèlement, une autre force israélienne s’est déployée en direction des villages de Kouya et Abidine.

Une patrouille composée de cinq véhicules militaires s’est également introduite dans le village de Samdaniyah al-Sharqiyah, dans la province de Qouneitra, où elle a mis en place un point de contrôle, tandis que des soldats israéliens se déployaient dans les environs et que des drones survolaient la zone.

Ces incursions s’inscrivent dans une série d’attaques et de violations répétées par Israël en territoire syrien.

Jeudi dernier, l’armée israélienne avait déjà pénétré dans la localité de Qoudneh, dans la province de Qouneitra, au sud de la Syrie, provoquant l’inquiétude des habitants face à un possible déplacement de population autour de la zone de Tall al-Ahmar al-Sharqi.

Des sources médiatiques syriennes ont indiqué qu’une patrouille d’une quinzaine de véhicules militaires, accompagnée d’un bulldozer, avait entrepris des opérations de creusement et de nivellement de terrains agricoles dans cette zone stratégique.

Un correspondant local a précisé que des travaux de terrassement et d’érection de remblais étaient en cours à Tall al-Ahmar al-Sharqi, parallèlement aux mouvements de troupes autour du village de Qoudneh.

Ces développements interviennent alors que le président syrien Ahmad al-Sharaa a déclaré, vendredi, que « parvenir à un accord sécuritaire avec Israël est inévitable, bien que l’engagement israélien à respecter un tel accord reste incertain ».

Selon lui, des négociations menées sous médiation américaine avec Israël sont proches d’aboutir à un accord qui pourrait être signé dans les prochains jours, à l’image de celui de 1974, tout en soulignant que cela « ne signifie en aucun cas une normalisation des relations ».

Israël aurait soumis un projet d’accord à Damas, et les deux parties mènent des discussions visant à établir un cadre sécuritaire.

Par ailleurs, des sources diplomatiques syriennes ont confié à l’AFP que Damas et Tel-Aviv pourraient conclure « plusieurs accords successifs » d’ici la fin de l’année, essentiellement à caractère sécuritaire et militaire.

L’accord envisagé serait appelé à remplacer celui de désengagement de 1974, devenu obsolète après l’effondrement du régime de Bachar al-Assad et l’occupation israélienne de la zone tampon côté syrien.

Inspiré du traité de paix israélo-égyptien de 1979, le projet israélien prévoit la création d’une vaste zone démilitarisée et d’une zone d’exclusion aérienne en Syrie, sans modification du statu quo du côté israélien.

La zone au sud-ouest de Damas serait divisée en trois secteurs avec des niveaux distincts de présence militaire et d’armement autorisés. Dans le secteur adjacent à la frontière, toute présence militaire et tout armement lourd seraient interdits, mais les forces de police et de sécurité intérieure syriennes y seraient tolérées.

Un haut responsable israélien a précisé que Tel-Aviv entend conserver une position militaire sur le mont Hermon, considérée comme stratégique, dans le cadre de tout accord futur.

Selon une source informée, le projet reflète la volonté d’Israël de maintenir une voie aérienne ouverte vers l’Iran via la Syrie, ce qui lui permettrait de lancer d’éventuelles frappes aériennes à l’avenir.

 

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