Qui parle en premier aux réunions de l’ONU ? Le secret de l’ordre des discours

Chaque mois de septembre, s’ouvre le « marathon des discours » aux Nations unies : qui prend la parole en premier, et qui attend son tour dans une liste où traditions et considérations politiques se mêlent ?
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C’est la semaine la plus chargée, et sans doute la plus médiatisée, au siège de l’ONU à New York, où se rassemblent les dirigeants du monde entier pour débattre des grandes questions globales et exposer les priorités nationales.
Le 9 septembre a débuté la 80e session de l’Assemblée générale des Nations unies. Le point culminant de ce cycle reste le débat général annuel, marqué par les discours des chefs d’État et de gouvernement lors de la dernière semaine du mois.
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Qu’est-ce que le débat général ?
Il s’agit de la réunion annuelle de septembre qui réunit les dirigeants des 193 États membres. Traditionnellement, c’est le premier grand rendez-vous de la session. Hormis quelques réunions parallèles de haut niveau, c’est la seule occasion où les chefs d’État et de gouvernement interviennent directement.
Selon le site officiel de l’ONU, il n’y a pas de débat ou de dialogue immédiat après les discours. Cependant, les États membres disposent du droit de réponse, qui est transmis par écrit à la présidence de séance.
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Qui prend la parole en premier ?
Conformément à l’usage, le Secrétaire général prononce une déclaration après l’ouverture de la session, suivi par le président de l’Assemblée générale.
Depuis la 10e session de septembre 1955, c’est le Brésil qui, par tradition, ouvre les interventions, suivi des États-Unis, pays hôte de l’Organisation.
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Pour les autres États, l’ordre dépend de plusieurs critères : équilibre géographique, niveau de représentation, ou encore préférences personnelles (certains dirigeants n’arrivant pas à New York en début de semaine).
En dehors des membres, seules certaines entités peuvent intervenir : le Saint-Siège et la Palestine, en leur qualité d’observateurs permanents, ainsi que l’Union européenne, également dotée du statut d’observateur.
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Quelle est la durée des discours ?
Il est recommandé aux dirigeants de limiter leur intervention à 15 minutes. Un signal lumineux rouge clignotant leur indique la fin du temps imparti, sans qu’ils soient jamais interrompus.
Le record du discours le plus long appartient toujours à Fidel Castro, qui, en 1960, parla pendant 269 minutes — près de quatre heures et demie — tout en promettant de « faire court ».
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D’autres interventions sont restées célèbres, non pas par leur longueur, mais par leur contenu. En 2006, au plus fort des tensions entre Caracas et Washington, Hugo Chávez qualifia George W. Bush de « diable ». En 2009, Mouammar Kadhafi parla pendant 100 minutes, dénonçant vigoureusement le Conseil de sécurité et le droit de veto.
En 2012, Benjamin Netanyahou brandit un dessin caricatural d’une bombe nucléaire pour alerter sur la menace iranienne. En 2017, Donald Trump menaça de « détruire totalement la Corée du Nord » et surnomma Kim Jong-un « l’homme-fusée ».