Ciblages stratégiques secouent le Soudan : attaque contre la raffinerie d’Al-Jaili et mort du général Abou Obeida

Le Soudan ne vit plus une guerre traditionnelle réglée par les chars et l’artillerie, mais une nouvelle guerre dont les drones sont devenus l’emblème. Les frappes récentes contre la raffinerie pétrolière d’Al-Jaili, située au nord de Khartoum, contre la base aérienne de Wadi Sayidna et contre la centrale électrique d’Al-Merkhiat à Omdurman, témoignent de l’entrée du pays dans une phase sécuritaire et militaire d’une extrême gravité, sans retour possible.
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Les drones : l’arme qui a bouleversé l’équation
Ces attaques n’ont pas été menées par des batailles terrestres classiques, mais par huit drones qui ont survolé la capitale avec une précision redoutable, frappant des cibles hautement sensibles. Cela soulève une question centrale : comment les Forces d’établissements ont-elles pu acquérir et utiliser avec tant d’efficacité une technologie militaire aussi sophistiquée ?
La réponse ne réside pas seulement dans leurs capacités techniques, mais également dans la faiblesse patente du système de défense aérienne de l’armée soudanaise, incapable de contrer ces vagues répétées de drones agiles et efficaces.
La raffinerie visée : l’économie dans la ligne de mire
La raffinerie d’Al-Jaili n’est pas une simple installation industrielle ; elle constitue une artère vitale de l’économie soudanaise. Son arrêt signifie pénurie de carburant, crise dans les transports, coupures d’électricité et flambée des prix.
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Le message envoyé est clair : les Forces d’établissements ne se contentent plus de cibler des sites militaires, elles s’attaquent désormais directement aux fondements de la vie quotidienne, insinuant que l’armée est incapable d’assurer la protection des citoyens et de garantir leurs besoins essentiels.
La mort du général Abou Obeida : un séisme au sommet
La perte la plus marquante est sans doute la mort du général Abou Obeida, nouveau directeur de la sécurité militaire et adjoint du chef du renseignement militaire. Figure centrale dans l’appareil sécuritaire, il jouait un rôle clé dans le suivi des activités des Forces d’établissements. Sa disparition, doublée de la blessure de huit hauts gradés, prive l’armée d’une part importante de son expertise stratégique.
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Cet événement soulève plusieurs interrogations : l’appareil sécuritaire a-t-il échoué à protéger ses propres dirigeants ? Existe-t-il une infiltration interne qui aurait permis un ciblage aussi précis ? Et surtout, comment l’armée pourra-t-elle combler un vide d’une telle ampleur ?
Une armée en crise face à des choix cruciaux
Le conflit n’est plus seulement une confrontation entre un appareil militaire officiel et une milice rebelle ; il s’agit désormais d’une guerre qui érode l’autorité même de l’armée.
La perte de figures de commandement et l’incapacité à protéger des infrastructures vitales alimentent une image inquiétante : celle d’une institution fragilisée, dont le plus grand danger n’est pas uniquement la perte matérielle ou humaine, mais la chute progressive de la confiance, tant au sein des troupes que parmi la population.
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Une guerre des nerfs
Les Forces d’établissements mènent une guerre psychologique autant qu’une guerre militaire.
Frapper une raffinerie revient à frapper l’économie.
Abattre un chef militaire, c’est atteindre le moral de l’armée.
Chaque opération qui expose l’armée dans une posture d’impuissance accroît le prestige de l’adversaire et approfondit la crise du pouvoir central.
La bataille du « bris des colonnes »
Les derniers événements indiquent que le Soudan est entré dans une phase de « guerre de bris des colonnes », où l’objectif n’est plus seulement le contrôle territorial, mais la destruction méthodique des piliers de l’armée.
La disparition du général Abou Obeida illustre cette stratégie et laisse présager une série d’assassinats ciblés et un démantèlement progressif de la hiérarchie militaire. La véritable question n’est donc plus de savoir quand ce conflit prendra fin, mais si l’armée soudanaise sera encore capable de se maintenir comme une force cohérente et organisée.
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