Washington envisage une tutelle de dix ans sur Gaza

L’administration du président américain Donald Trump étudie un projet controversé qui prévoit la mise sous tutelle de la bande de Gaza par les États-Unis pour une durée d’au moins dix ans, selon ce qu’a rapporté dimanche le Washington Post.
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Le plan, détaillé dans une note de 38 pages, propose une relocalisation temporaire de l’ensemble des habitants de Gaza — soit plus de deux millions de personnes — soit par un départ « volontaire » vers un autre pays, soit par un transfert vers des zones restreintes et sécurisées à l’intérieur même du territoire durant la phase de reconstruction.
D’après les documents consultés, l’objectif affiché par Donald Trump serait de transformer Gaza en une « Riviera du Moyen-Orient », un pôle touristique et un centre de technologies avancées, en décalage complet avec la revendication palestinienne d’un État indépendant incluant le territoire.
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Le projet prévoit la mise en place d’un fonds chargé de l’exécution du plan. Ce fonds offrirait aux propriétaires fonciers de Gaza des coupons numériques correspondant à leurs droits de développement. Ces coupons pourraient être utilisés soit pour entamer une nouvelle vie à l’étranger, soit pour acquérir, à terme, un logement dans l’une des six à huit « villes intelligentes » alimentées par l’intelligence artificielle qui seraient construites dans la bande de Gaza.
Le Washington Post précise que l’idée de ce fonds — baptisé « Fonds de Gaza pour la reconstruction, l’accélération économique et la transformation », ou « GREAT Fund » — émane de responsables israéliens. Ces derniers ont également créé la « Fondation humanitaire de Gaza », soutenue par Washington et Tel-Aviv, qui distribue actuellement de l’aide alimentaire dans le territoire mais qui fait l’objet de sévères critiques de la part d’organisations humanitaires et des Nations unies, lesquelles refusent de coopérer avec elle.
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En juillet, la Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme a indiqué que plus de mille Palestiniens avaient été tués par les forces israéliennes alors qu’ils tentaient d’accéder à des distributions alimentaires gérées par cette fondation. Près des trois quarts de ces victimes auraient péri aux abords mêmes des centres de distribution.
Le projet, qui a déjà suscité l’approbation du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, est toutefois critiqué avec vigueur par de nombreux pays européens et arabes. La Maison-Blanche, qui a tenu une réunion sur ce sujet la semaine dernière, n’a pour l’heure publié aucun communiqué officiel.
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