Quelle est la relation entre les boissons chaudes et le cancer ?

Depuis plusieurs années, la consommation de boissons chaudes — qu’il s’agisse de thé, de café ou de certaines infusions traditionnelles — fait l’objet de nombreuses recherches scientifiques. Si ces boissons sont reconnues pour leurs bienfaits potentiels, notamment grâce à leurs antioxydants et à leur rôle dans la stimulation du métabolisme, une interrogation persiste : la température de ces boissons pourrait-elle accroître le risque de cancer ?

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1. Origine de l’inquiétude scientifique

En 2016, le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC), une agence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a publié une évaluation sur la consommation de boissons très chaudes. Selon ses conclusions, boire régulièrement des liquides à une température supérieure à 65 °C pourrait être « probablement cancérogène pour l’homme ». Cette classification s’inscrit dans le groupe 2A des agents cancérogènes probables.

2. Mécanisme supposé

Le lien entre les boissons chaudes et le cancer n’est pas lié à la composition chimique du café ou du thé en soi, mais plutôt à la température de consommation. Lorsqu’un liquide brûlant entre en contact répété avec l’œsophage, il peut causer :

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• des micro-lésions de la muqueuse,
• une inflammation chronique,
• et à long terme, une augmentation du risque de mutations cellulaires favorisant l’apparition de cancers de l’œsophage.

3. Les études épidémiologiques

Plusieurs études, menées notamment en Amérique du Sud, en Asie et au Moyen-Orient, ont montré que les personnes qui consommaient fréquemment des boissons extrêmement chaudes (comme le maté, thé traditionnel consommé à très haute température) présentaient un risque plus élevé de développer un cancer de l’œsophage.

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Cependant, il est important de souligner que ce risque dépend surtout de la température et non de la nature de la boisson.

4. Café, thé et paradoxes de la recherche

Le café, par exemple, a longtemps été accusé de favoriser certains cancers. Pourtant, des études récentes montrent qu’il pourrait au contraire avoir un effet protecteur contre certains types de cancers, notamment du foie et de l’utérus, grâce à ses composés bioactifs (polyphénols, caféine).

Ainsi, ce n’est pas la boisson elle-même qui est problématique, mais le fait de la consommer trop chaude.

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5. Recommandations pratiques

Pour réduire le risque potentiel, les experts conseillent :

• D’attendre quelques minutes avant de boire un café ou un thé fraîchement préparé.
• De privilégier une température de consommation autour de 50–60 °C, considérée comme sûre et agréable.
• De rester attentif aux signes d’irritation œsophagienne, comme une douleur ou une sensation de brûlure après ingestion.

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En résumé, les boissons chaudes ne sont pas en elles-mêmes cancérogènes. Au contraire, beaucoup d’entre elles contiennent des éléments bénéfiques pour la santé. Ce qui peut poser problème, c’est leur consommation à une température excessive, qui pourrait endommager l’œsophage et favoriser l’apparition du cancer.

L’équilibre réside donc dans un geste simple : laisser refroidir sa boisson avant de la savourer.

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