Hezbollah brandit la menace d’une guerre civile au Liban et évoque une bataille à la manière de Karbala

Le Hezbollah a menacé de déclencher une « guerre civile » au Liban en réaction aux décisions du gouvernement visant à désarmer le mouvement, agitant également la perspective d’une « bataille de Karbala ».
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Vendredi, le secrétaire général adjoint du Hezbollah, Naïm Qassem, a mis en garde le gouvernement libanais contre toute confrontation avec le parti, déclarant : « Il n’y a pas de vie possible pour le Liban si vous choisissez de vous placer dans le camp opposé, en cherchant à nous affronter et à nous éradiquer. Le Liban ne peut se construire qu’avec l’ensemble de ses composantes. »
Qassem a précisé que le Hezbollah – soutenu par l’Iran – et son allié chiite, le mouvement Amal, avaient décidé de reporter toute manifestation dans les rues contre un plan, soutenu par les États-Unis, visant à désarmer le mouvement, estimant qu’il existait encore une possibilité de dialogue avec le gouvernement libanais.
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Cependant, il a averti que de futures manifestations pourraient s’étendre jusqu’à l’ambassade américaine à Beyrouth.
Le responsable a également affirmé que le gouvernement libanais porterait la responsabilité de « toute explosion interne et de toute destruction du Liban ».
« La résistance ne remettra pas ses armes tant que l’agression persistera et que l’occupation perdurera. Nous mènerons une bataille à la manière de Karbala, si nécessaire, pour affronter ce projet israélo-américain », a-t-il ajouté.
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Jeudi dernier, lors d’une réunion gouvernementale, le Liban a approuvé les objectifs généraux d’une proposition américaine visant à consolider l’accord de cessation des hostilités, incluant notamment la fin de toute présence armée non étatique, ce qui concerne directement le Hezbollah.
La réunion a porté sur le contenu d’un mémorandum remis aux autorités libanaises par l’envoyé américain Tom Prack.
Ce document prévoit, entre autres, un calendrier et un mécanisme pour le désarmement du Hezbollah, qui était, avant son dernier affrontement avec Israël, la force politique et militaire la plus influente du pays.
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À l’issue de la réunion, le ministre libanais de l’Information, Paul Morcos, a annoncé l’approbation de l’introduction figurant dans la proposition américaine, laquelle stipule :
- L’extension de l’autorité de l’État libanais sur l’ensemble du territoire national
- Le renforcement des institutions légitimes
- La garantie que la détention d’armes soit exclusivement réservée à l’État, sur tout le territoire libanais
Il a précisé que le gouvernement avait accepté le déploiement de l’armée libanaise dans les zones frontalières et l’ouverture de négociations indirectes avec Israël afin de délimiter la frontière terrestre.
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Morcos a ajouté que le Conseil des ministres ne s’était pas encore penché sur les détails des calendriers prévus dans le document américain, précisant que le gouvernement attendait une proposition de l’armée concernant le mécanisme de remise des armes, avant d’entamer les discussions approfondies sur le texte.
Le mémorandum de Prack, composé de plusieurs points et publié partiellement dans les médias libanais, détaille un processus allant de l’arrêt des mouvements armés du Hezbollah et du transfert de ses armes, jusqu’au déploiement progressif des forces armées légales dans toutes ses zones d’influence, parallèlement au renforcement de la surveillance des frontières.
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Il prévoit également le retrait israélien de cinq positions occupées depuis la guerre, ainsi qu’une étape ultérieure pour la délimitation des frontières entre le Liban et Israël, puis entre le Liban et la Syrie.
Enfin, la feuille de route inclut une phase diplomatique destinée à consolider ces accords et à permettre la reconstruction du Liban, assortie de garanties américaines et françaises en cas de mise en œuvre intégrale par Beyrouth.