Pressions sur Netanyahou : les images des otages ouvriront-elles la voie à un accord d’échange ?

Alors que la colère populaire ne cesse de croître en Israël, les pressions sur le gouvernement de Benyamin Netanyahou s’intensifient pour conclure un accord d’échange et mettre fin aux hostilités.
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De nouvelles images montrant des otages israéliens amaigris détenus à Gaza ont suscité l’effroi dans l’opinion publique israélienne, accentuant la pression sur le Premier ministre pour parvenir à un cessez-le-feu avec le Hamas, même si son gouvernement envisage une nouvelle extension de la guerre qui dure depuis 22 mois.
Les vidéos ont été diffusées alors que des experts internationaux alertent sur un « scénario de famine extrême » qui se profile dans la bande de Gaza, où la guerre israélienne a fait des dizaines de milliers de morts palestiniens et rendu presque impossible la distribution sûre de nourriture et d’aide humanitaire.
Les images de Palestiniens affamés ont par ailleurs provoqué une condamnation internationale du comportement d’Israël.
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Réactions en Israël
Dans une vidéo diffusée par le Jihad islamique, Rom Braslavsky, otage enlevé lors de l’attaque du 7 octobre 2025, apparaît en grande souffrance quelque part à Gaza. Une autre vidéo publiée par le Hamas montre un otage, Eviatar David, déclarant qu’il creuse sa propre tombe et évoquant des jours sans nourriture.
« Voir son enfant mourir sous ses yeux sans pouvoir rien faire… c’est insupportable », a déclaré son père, Ofer Braslavsky, à l’Associated Press. Il a ajouté que son fils semblait désormais « attendre la mort », contrairement à une précédente vidéo où il montrait encore des signes d’espoir.
Ces images ont conduit des dizaines de milliers d’Israéliens à descendre dans la rue, lors d’une des plus grandes vagues de manifestations depuis des mois, réclamant un accord immédiat pour ramener les otages et mettre fin à une guerre qui dure depuis près de deux ans.
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Le gouvernement de Netanyahou examine les objectifs de la guerre
À la suite de la diffusion des vidéos, Netanyahou a affirmé qu’il aborderait la question des otages lors d’un prochain conseil des ministres, tout en réitérant ses trois objectifs de guerre : « éliminer le Hamas, récupérer les otages, et garantir que Gaza ne représente plus une menace à l’avenir ».
Cependant, son intention de poursuivre les opérations militaires suscite des critiques croissantes, y compris au sein des services de sécurité et de la sphère intellectuelle israélienne.
Alors que les organisations internationales alertent sur une famine imminente à Gaza, les familles des otages s’inquiètent du manque de nourriture qui menace directement la survie des captifs. On estime que moins de la moitié d’entre eux sont encore en vie, les autres ayant été tués soit lors de l’attaque initiale, soit durant leur captivité.
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De son côté, le Hamas a déclaré être prêt à répondre « positivement » aux demandes du CICR pour fournir de la nourriture aux otages, à condition que des couloirs humanitaires soient établis « de manière régulière et permanente » à Gaza. Le mouvement a nié toute volonté de famine, affirmant que les otages souffrent des mêmes privations que les civils palestiniens.
Israël, de son côté, a sollicité une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU sur la question des otages. Le ministre israélien des Affaires étrangères s’est rendu à New York pour y participer.
La famine à Gaza
Israël a interdit l’entrée de toute nourriture, médicaments et autres biens essentiels à Gaza entre début mars et la mi-mai, avant d’alléger légèrement le blocus du territoire, peuplé d’environ deux millions de personnes.
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Selon l’ONU, environ 1 400 Palestiniens ont été tués en tentant d’obtenir de l’aide, la plupart par les forces israéliennes, lors d’afflux vers les points de distribution gérés par une entreprise américaine soutenue par Israël. L’armée israélienne affirme n’avoir tiré que des coups de semonce.
Hier, le ministère de la Santé de Gaza a annoncé le décès de cinq adultes supplémentaires dus à la malnutrition au cours des dernières 24 heures. Le total s’élève désormais à 87 adultes et 93 enfants morts de causes liées à la faim depuis le début du conflit.
La guerre israélienne dans la bande de Gaza a fait plus de 60 900 morts palestiniens, selon le ministère de la Santé local.
Le conflit a été déclenché par une attaque surprise du Hamas sur des localités israéliennes proches de la frontière, tuant environ 1 200 personnes et enlevant plus de 250 otages.